Prologue : Qui suis-je ?
 
Noir… tout est noir… J’ai l’impression de flotter. Suis-je dans les ténèbres ? Où est la lumière ? Je me sens si faible... La lumière, juste devant moi ! Allez, je peux l’atteindre. J’use de mes forces pour y parvenir et je découvre en fait que j’ouvre les yeux avec difficulté. Ma vue donne sur de la terre, je ne vois pas les détails, c’est flou et ma tête tourne et bourdonne tellement. Je bouge mes yeux et vois la silhouette d’un bras, le mien apparemment. Ma tête tourne moins, je tente de commander mon corps. Allez, bouge ! Bouge ! En vain… Soudain, je sens un frottement contre mon bras. Oui, il bouge ! Je retrouve mes forces et parviens à relever le tronc du sol. Les sens me reviennent, je vois toujours flou, mais ma tête bourdonne de moins en moins. J’entends clairement un bruit. Je regarde des formes noires et des formes oranges qui bougent et je sens de la chaleur.

Je ferme les yeux, ma tête s’est tue et j’ai la sensation que le sol est devenu stable. Je rouvre les yeux et regarde, malgré ma vision encore légèrement floue, devant moi, les formes sont devenues une maison, non, les restes calcinés d’une maison en flammes ! Je tourne doucement la tête, encore des flammes, des ruines, et… des cadavres ! Des corps partout autour de moi. Que s’est-il passer ? Pourquoi suis-je là ? Qui sont-ils ? Où suis-je ? Ces questions m’envahissent avec effroi et font revenir temporairement mon mal de tête. Pire : après ce mal passé, je n’arrive toujours pas à trouver les réponses !

Je regarde la terre et voit une forme d’épée, je tends le bras droit pour l’attirer vers moi et la saisit pour m’aider à me relever complètement. Retrouvant mon calme et une vision net, je tente de comprendre les événements : je suis… dans un village, non les ruines récentes d’un village étant donné les flammes. En observant les horizons, je constate que je suis au beau milieu d’une forêt. J’examine les corps, des humains armés, quelques elfes, vu leurs vêtements, ce sont des paysans, pas des soldats. Il y a aussi des sortes d’hommes-rats, des skavens, beaucoup de skavens et ils ont tous les mêmes équipements… C’était donc une attaque. Les skavens ont attaqué et brulé le village, les villageois se sont surement défendus …et perdus, à moins qu’ils étaient ensemble avec le village et que c'est une autre race qui a tout détruit. Mais où sont les corps des femmes et des enfants ? Il n’y en a aucun, du moins de là où je suis, pourtant il y a les restes d’une peluche à un mètre de moi. Peut- être se sont-ils échappés ou sont réduits en esclavage. Et moi dans cette bataille ? Du sang presque sec sur l’épée, mes vêtements beiges en lambeaux et quelques blessures légères sur les jambes et les bras. Étais-je avec les villageois ou allié aux Skavens ? Je ne sais pas…. Mais, un instant ! Comment je ne peux pas savoir, si je suis dans cet état ? Je dois avoir participé à la bataille, c’est sûr. Mais je n’arrive pas à dire pourquoi ! Ni comment ça s’est déroulé… Peut –être suis-je un simple voyageur… mais pourquoi je n’en suis pas sûr ? Pourquoi je n’arrive pas à me rappeler d’où je viens ? Et… mon nom… suis-je … sans souvenir ? Je cherche encore et encore, rien, le néant ! Je ne me souviens de rien, je ne suis rien ! La panique et la rage me font hurler. Je tombe à genoux… je verse quelques larmes… rien... qu’est-ce que je vais faire à présent ? Où aller ? Vers qui ? Et pourquoi poursuivre ?

Pour…. Pour… Pour retrouver mon passé… Oui, c’est ça ! Je dois retrouver mon passé ! Mon corps me le permettra, mais mon esprit ? Je commence à faire des calculs, réciter des phrases de philosophie. Mon épée est une épée de fer. Je suis sur le monde de Doral, sur le continent de Sal’dro, j’ignore dans quel royaume je me trouve, mais je sais que l’ordre de Dhiosas domine presque le continent, il grandit chaque année en puissance et influence. C’est un ordre de paladins qui a juré d’œuvrer pour la vertu et pour sauver l’humanité de l’ombre… Ma capacité mentale est intacte. J’ai oublié toute la partie souvenir, c’est tout, mais c’est déjà lourd comme perte.

La fatigue se dissipant, je décide de fouiller les restes du village et rechercher des indices ou tout ce qui pourrait m’être utile. Je cherche en vain, ceux qui ont tout saccagé, ont tout prit. A ma surprise, je vois une maison intacte, même deux. On dirait qu’ils ont manqué de temps. J’entre dans la première : un lit, une table et deux chaises de bois, quelques meubles et une étagère presque vide. Je commence farfouiller, l’étagère ne contient que trois vieux livres, dont un sur la cuisine et un sur des contes d’enfants, il y a aussi quelques assiettes. Dans l’un des meubles, je trouve des vêtements d’homme, mais trop petits pour moi, dommage. En regardant sur le meuble, j’aperçois une gourde, j’ouvre le bouchon et fait couler un petit peu : de l’eau. Voilà qui me sera précieux, je prends la lanière et l’accroche à ma ceinture. Je remarque par ailleurs que je n’ai pas ou plus de fourreau, je vais devoir prendre ma lame en main tout le voyage. L’exploration étant achevé, je décide de rejoindre la maison suivante.

Contrairement à la première, elle est retournée et saccagée, il ne reste plus que quelques pièces d’argents, un couteau en piteux état et un grand miroir intact. Au moins, je peux découvrir mon visage, j’examine avec attention : un visage blanc et jeune, une vingtaine d’année au moins. Des cheveux bruns et très courts, sans oublier une barbe complète aussi brune et courte. Un nez droit, une taille normale. Mais ce qui m’intrigue le plus, se sont mes yeux : des yeux humains, mais de couleurs jaunes, comme les loups, avec les bords noirs. Suis-je humain ? Soudain le mal de tête reprend, tout redevient flou. D’un coup, le décor disparait un peu et tout deviens blanc. Je regarde mon reflet, il a changé, à la place, je vois un petit garçon d’une dizaine d’années, les seuls couleurs que je distingue sont ceux de ses yeux : marrons. Derrière le garçon, une maison et une silhouette d’une femme qui l’appel : « Ti….ti… ! Rentre vite ! » L’enfant me sourit et obéit à l’appel, me faisant revenir à la réalité et dissipant le mal de tête. Cet enfant… c’est… c’était moi, j’en suis sûr ! J’en ai la conviction, j’ai pu me voir enfant. Mais alors ces yeux de loup, je ne les ai pas depuis la naissance, quelque chose s’est donc produit et je suis donc peut être bien humain.

Ayant fini l’exploration, je fini avec une gourde d’eau, un couteau à la ceinture et quinze pièces d’argent, je décide de faire une dernière chose avant de partir : j’entasse les corps des skavens en dehors du village et pose ceux des villageois dans les deux maisons. Quelques heures plus tard, je prends un bout de bois et allume une torche grâce aux dernières flammes d’incendie et brûle le tas immonde. Je place de la paille dans les maisons et fait une prière envers les braves gens. Qu’ils reposent en paix, car personne ne les dérangera désormais. Je rallume deux torches et les lances à l’intérieur des maisons. Des funérailles dignes des grands héros. Me retournant, je prends mon épée et sort du village. Je vais devoir affronter la forêt et trouver un chemin vers toutes civilisations possibles. La quête vers mon passé et mon identité commence.




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