Chapitre 9 : Ce dont je crois vraiment.
 
 
Voilà, j’ai désormais vingt sept ans et je suis commandant de l’ordre de Dhiosas. Même si je suis plus très sûr d’en être fier, j’ai au moins prouvé ma valeur au grand conseil et reçu la cape blanche et les gants de cuir marron des commandants. Mais j’ai dû rendre le bouclier, le casque et l’armure de plates. Ma cotte avec mon armure de cuir suffit amplement. Après ma victoire j’ai découvert que beaucoup de civils drowns ont été tués, mais pas tous, je n’ai pas fait la traque. Il n’y avait là aucun intérêt ou honneur. Tout le monde au Bastion me respecte enfin et Dearane me regarde d’un air différent, le regard fier, celui qui a réussi un grand projet. Mais je n’avais toujours rien sur mon passé.

Aujourd’hui je fais une simple patrouille avec Roland et quelques hommes à Ralrode. Tout semble paisible jusqu’à ce que je croise un skaven. En le fixant, ma tête me fait mal et des images se réveillent en moi ! La bataille du village contre les skavens avant mon amnésie et parmi ces brutes, il y avait CE skavens qui est présent aujourd’hui, je revois le mage en floue, il me lance le sort et après le flash, je suis toujours éveillé et mes yeux marrons se changent progressivement en jaunes comme les loups. Je semble ne plus me souvenir de rien et là, un coup sur la tête et je m’évanoui…. Je reviens à la réalité alors que le skaven me fixe, l’air stressé. Roland s’inquiète

- « Thibault, tout va bien ? »

- « Mieux que bien, d’autres souvenirs me sont apparu et ce skaven en fait partie. Il faut l’attraper !»

La skaven prend vite ses jambes à son cou, nous le poursuivons à travers les rues tandis que Roland prend un autre chemin. Le fuyard fait tomber tout ce qu’il peut trouver, il ralentit nos hommes, mais pas moi ! Ma seule piste depuis tout ce temps, je dois la saisir. Finalement nous arrivons à le coincer dans un cul de sac ! Il nous regarde.

- « Tu es censé être mort ! Je t’ai cassé la tête pour m’en assurer ! Et comment peux-tu te souvenir de moi ? »

- « Deux choses : l’une, je suis robuste et j’ai survécu au coup. Ensuite, je suis chanceux, béni et le sort que j’ai subi n’était pas parfait. J’ai tout oublié mais mes souvenirs sont là et tu viens de m’aider à en trouver. Comme tu vas m’aider à en trouver d’autres. »

- « Ça, je ne le crois pas, paysan ! Hey, les gars, y a des soldats égarés, faites-vous les poches !! »

Quelques bandits sortent de l’ombre et nous encerclent, je dégaine mon épée et les fixent un à un. Ils font de même et se rends compte de qui je suis, ils repartent dans l’ombre et laisse le skaven seul, ce même skaven qui grimpe le mur du cul de sac. Je sors ma dague et la lance, elle se fige dans la main droite du skaven et celui-ci tombe.
 
- « Hélas, j’ai fait du chemin depuis notre rencontre. Si tu nous dis tout ce que tu sais, je te laisserai en vie malgré tes crimes. »

- « Si je parle, je mourrais dans la souffrance ! Autant raccourcir ma vie maintenant ! »
 
De son autre main, le skaven arrache ma dague et s’apprête à se suicider mais Roland tombe sur lui juste à temps et le maitrise.

- « Thibault est trop bon, mais moi je ne le suis point. Souffre un peu avec ton maitre ou souffre beaucoup sans mourir avec moi. Le choix t’appartient… »

- « Bon, je vais tout vous dire si vous pouvez me protéger de mon employeur ! »

Je lui souris- « Affaire conclue. Venez, nous rentons. »
 
Pendant plusieurs jours nous avons interrogés le skaven, vérifiés ses dires et suivis les pistes qu’il nous a donné. Grune, le skaven captif, appartiens à un clan de mercenaires. Son clan est depuis quelques années sous contrat avec un magicien nommé Malagarn. Chaque tâche était payée, mais l’anonymat était plus important que leurs vies. Ce magicien faisait des recherches sur les sorts interdits. Aujourd’hui il travaille dans la crypte d’un château totalement en ruines dont seuls les sous-sols sont intacts. La dernière fois qu’il s’y est rendu, c’était il y a deux mois et les lieux ne sont pas sous surveillance du clan entier, seulement de quelques gardes du corps. Les siens avait mieux à faire que de garder des ruines. Une chance pour nous, nous avons l'effet de surprise. Comme dernier information, le clan a été payé pour attaquer le village et n'épargner que le plus fort des habitants. Mais pourquoi et qu’étais ce village, il n'en savait rien. L’heure de découvrir le pourquoi de tout ceci et de prendre ma revanche, est venue.

Très rapidement un petit groupe de combat a été monté, mené par moi, Roland, Renault, William et Dearane. Ce mage connait sûrement des sorts interdits, il faut se montrer prudent. Nous avons d’abord voyagé à cheval et évité les routes, puis la nuit tombant pour la quatrième fois, nous avons laissé les montures. François s’occuperai d’eux en nous attendant. Il m’a avoué qu’il avait vraiment peur pour moi, je lui ai avoué que moi, j’avais peur d’oublier à nouveau, d’oublier mes amis et ma vie. Mais je dois trouver ce Malagarn.

Aux abords des ruines nous avons rapidement examiné les lieux, puis éliminé les gardes discrètement grâce aux archers. Nous sommes à présent dans les sous-sols, en route vers la fameuse crypte. La porte se tiens devant moi et j’entends des murmures derrières. Roland, William et moi, sommes prêt à la défoncer. Je mets ma capuche de mailles et attends le signal. Et enfin la porte se défonce et cède rapidement ! Nous entrons brutalement et combattons les gardes qui s’y trouvent, il y a un homme en robe derrière une sphère de magie bleue. Rapidement, je saisis le poignet d’un garde et l’empale direct, un autre s’amène, je le bats sans mal. Et enfin j’atteins rapidement le mage noir, je le fixe, je revois l’image de l’être qui m’as lancé le sors, cette fois, elle est claire et montre le même visage que celui de l’homme devant moi.
 
- « Malagarn, je me souviens enfin de ton visage ! »

- « Toi ? C’est donc par ta faute si ceci est arrivé. Voilà pourquoi l’ordre m’attaque finalement. J’ai été gravement négligeant… Mais comment cela se fait que tu as encore des souvenirs ? »

- « Ta magie n’est pas encore au point, tu as brisé mes souvenirs mais pas effacé. »

- « Je savais que tu étais fort, t’épargner fut à la fois un excellent choix pour mon sort et une erreur gravissime pour ma survie. Je me doutais bien que le sort n’allait pas totalement fonctionner en une seule pratique, mais je n’aurais jamais cru que tu seras devenu aussi fort. »

- « Alors pour payer ta dette, dis-moi pourquoi as-tu fait cela ? Pourquoi moi ? Pourquoi ce village ? Ces morts ? »

- « Pour tester le sort interdit de l’oubli, c’est tout. J’ai pris ce village car il était isolé et donc l’ordre n’allait pas intervenir, j’ai donné l’ordre de tuer tout le monde car sans proches pour aider les victimes ou se soucier d'eux, je n’allais pas me faire repérer. Et je t’ai choisi parce que tu étais le dernier à te battre, le dernier à vivre. Un sujet parfait pour voire toutes les finalités des résultats d’une expérience…  Oh ! bien sûr les femmes et les enfants ont évacués le village, mais les skavens sont très bon pour suivre les pistes. »

- « Malagarn… tu as tué tant de gens… pour une simple curiosité ? Tes actions maléfiques vont être punies ! »

- « Quelle arrogance ! Tu vas oublier de nouveau pour la peine ! »

Malagarn lance un sort que je connais que trop. Mais aujourd’hui, j’ai la foi et le pouvoir de Dhiosas à mes côtés. Je repousse le sort assez facilement.
 
- « Ce pouvoir avait la même puissance que le sort de souffrance de Solmarrow… »

- « Ainsi tu es celui qui a vaincu sa petite magie… J'ai entendu parler de ses pouvoirs jadis. Tu n’es pas si arrogant que ça finalement. Me tromper autant à cause de toi, cela m’est insupportable. »

- « Alors dansons encore un peu pour voire qui connait les meilleurs mouvements. »

Je m’approche de lui et attaque, il pare avec son bâton et lance un sort de glace, je saisis un objet au hasard et m’en sert comme bouclier, l’objet gèle et rends le coup futile. Malagarn donne un coup direct avec son bâton, j’esquive et donne un coup de poings, j’enchaine un coup d’épée mais le mage disparait dans la fumée pour réapparaitre plus loin. Il lance un sort de foudre, je pare son sort en tiens le coup jusqu’à ce que cela cesse. Malagarn use de télékinésie et manipule divers objets pour me les envoyer l’un après l’autre. J’esquive deux objets, frappent trois autres et j’en attrape un. Au moment où Malagarn lance un nouvel objet, je le copie avec l’objet attrapé et il le reçoit en pleine face. Je charge pour enchainer, mais à présent, c’est avec moi qu’il use de ses pouvoirs de manipulation. Il me « lance » contre un mur, puis un autre près de lui, je lâche mon épée sous le choc. Il me colle au plafond avant de me laisser tomber. Enfin il me relève par magie et me maintiens, je sors ma dague discrètement et la lance, il évite l’arme, mais a dû lâcher prise, j’en profite pour le frapper, le saisir et le pousser aussi loin que possible. Je reprends ma dague et la range, puis récupère mon épée.

Malagarn se ressaisit, mais découvre tous ses gardes morts, il sait qu’il ne peut faire face à tous. Alors il se met dans un coin et invoque une barrière verte. Nos lames ne peuvent le toucher. Soudain, Roland lance un gros tonneau, celui-ci passe le bouclier par le haut non protégé, le magicien brise son sort et évite le tonneau de justesse et il se retrouve paralysé par un sort lancé par William, une connaissance de son peuple sans doute. C’est terminé.
 
- « Réponds-moi, Malagarn, qu’étais ce village, qui suis-je ? »

- « Imbécile, je n’en sais strictement rien ! C’était un village isolé, c’est tout ! Tu ne trouveras jamais ton passé et tu resteras un pion dans le jeu où ces braves chevaliers trichent sans cessent. »

Mon maitre entre dans une colère noire- « Assez ! »
 
D’un coup de lance, Dearane occis Malagarn. C’en est fini. Mais tout à coups la sphère bleue s’agite. C’est mauvais. Maitre Renault souligne l’évidence.

- « On dirait que sa mort à déstabilisé cette chose. »

William semble reconnaitre ce rituel- « C’est un sort interdit très anciens, il n’a jamais été fini, il va exploser et qui sait ce qui arrivera. »

Dearane ne réfléchit pas longtemps- « Il faut qu’on file et qu’on referme la porte, vite ! »

Je suis tout à fait d’accord- « Bien, Allons-y Roland ! Roland ? »
 
Je le cherche du regard et le trouve à terre, un survivant l’a blessé. Je le soulève et marche avec lui. Les autres commencent à refermer. Ils veulent me dissuader de sauver mon ami. Mais je m’entête et Dearane insiste.
 
- « L’ordre a moins besoin de lui que de toi ! Sauve ta vie d’abord ! »
 
Ainsi, voilà l’une des vérités de l’ordre : égoïste. Je refuse de croire que mon maître ait dit ça… Si même lui pense ainsi, alors qui dois-je croire ? Tous ces gens et leurs paroles… maintenant ça. Le temps me manque, je crois…. En moi, en la liberté. Ce dont je crois vraiment, c’est que nous sommes tous libre de choisir sa voie ! Et je choisis la mienne à présent. De toutes mes forces, je pousse Roland et celui-ci passe la porte avant qu’il ne se referme. Je crie alors.
 
- « Partez, vite ! Emmenez Roland, c’est mon ami ! J’ai choisi de donner ma vie pour lui ! Et Soyez pas triste car je saurai ce que fera ce sort mystérieux ! »
 
Je me retourne, face aux flammes bleues, arme à la main. La sphère explose, des flammes bleues emplissent la salle ! Étrange, elles ne me font pas mal, mais elles brûlent un peu mes affaires. Je lutte contre le souffle puissant, mais je recule d’un pas. Soudain ma lame se brise ! Je recule encore un pas et je tombe ! Je me retrouve la tête en bas. Le sol a disparu !? Je serre le reste de mon épée dans ma main droite et ne lutte plus. Après un moment de chute, tout devient blanc, je m’épuise… et puis tout est noir et je perds connaissance. Ayant une dernière pensée à mes amis. Tu vois François, finalement, je ne meurs pas en t’oubliant. J’aurais quand même voulu finir ce tonneau de vin avec Roland et apprendre de nouvelles techniques avec Dearane…. Tant pis !


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