Chapitre 9: Folie impulsif ou esprit libre?
 
 
Après une longue marche, Mathius le barbare, Kelvir le magicien et moi-même, voyons un campement, beaucoup de tentes et de chariots, des soldats en armures, et un groupe assis ensemble dans une cage sur un chariot, gardé par un soldat. Le jeune barbare attire mon attention.

- « Bon, le but est simple : massacrer ces démons et libérer les prisonniers. »

Kelvir se tourne vers moi- « Avec toi, le plan pourra être plus subtil. Pour garantir leur libération, tu vas t’approcher seul en te faisant passer pour un des leur, vole un uniforme et arrange-toi pour remplacer le garde près de la cage. Mathius et moi lancerons une attaque pour les distraire tandis que tu ouvriras les portes. »

- « C’est un plan simple et risqué s’ils découvrent la ruse, mais je suis avec vous.  Je pars sans tarder. »
 
Je quitte mes compagnons pour gagner le campement avec discrétion, ce qui n’est pas une chose facile avec mes vêtements, même avec la tombé de la nuit. Je m’approche des tentes et me faufile dans l’une d’elles, en observant de plus près, je vois des homme-lézard rouge aux yeux noirs, sauvages mais ayant de la retenue. Du côté des prisonniers, je trouve des humains, un nain, deux hommes-loups et un humain à la peau rouge écailleuse, aux yeux noirs, complètement noirs, et les cheveux bruns arrivant au niveau du nez. Il a des vêtements noirs et je peux voir, malgré la distance des dents à tailles humaines, mais très pointues. Il est attaché aux barrières même de la cage, pas de doute, c’est bien le prisonnier que je dois délivrer, il avait l’air dans les nuages, comme envahit par l’épuisement.

Attendant le bon moment, je vois un être me ressemblant avec des vêtements pourpres sous une armure de cuir clouté, c’est un vampire. Et à écouter les autres, c’est un sergent. J’attire son attention et l’attire dans la tente, une fois à l’intérieur, il est complètement surpris de me voir.
 
-"Mais, qui est tu ? Je croyais être le seul vampire de ce groupe ! L’empire vous a envoyé en renfort ? »

- « Je suis venu te remplacer... »
 
Je m’approche de lui calmement, il avait du mal à comprendre et ne vit pas la dague se plonger dans son cœur et ma main se plaquer contre sa bouche, la douleur et la surprise le paralyse, tandis que la crainte de ne pas l’avoir vraiment tué me poussent à lui ouvrir la gorge. Rattrapant son corps tombant, je commence à le déshabiller pour enfiler son uniforme, c’est un peu serré, mais sa capuche me permet de cacher mon visage. Une fois prêt, je sors de la tente et me dirige vers la cage. Les démons marchent et me voient sans trop prêter l’attention. Je marche d’un pas calme mais sûr avec une attitude fière vers le gardien démon, assis, l’air fatigué et pouvant à peine maintenir ses yeux ouverts. Je lui adresse la parole.
 
- « Va te reposer, soldat ! Je prends la relève. »

- « Hein ? Vous êtes fou ? Même si vous êtes un vampire, vous n’êtes pas le commandant du groupe. S’il voit un autre que moi monter la garde, je me vais me faire engueuler à coups sûr ! »

- « Tu es réellement stupide ou quoi ? S’il te voit dormir à ton poste et durant ta garde, tu ne te réveilleras jamais ! Je t’offre une chance d’éviter le pire et reprendre des forces. N’ose surtout pas cracher sur ma main ! »

J’ai pris un air menaçant et autoritaire, le démon est vraiment surpris et réfléchis un instant, avant de se lever et de me donner les clés avant de partir. Je prends position devant la porte de la cage et attends. L’un des humains me parle.

- « Tiens, je n’aurais jamais cru que les vampires se chargeait de la basse besogne, quelle humiliation ce doit être pour toi ! »

- « Ce que tu penses m’importe peu, car plus tard, tu seras content que ce soit moi devant cette porte. »

- « Pas de fausses promesse, vampire ! Je connais assez vos techniques pour briser le moral. »
 
Je ne réponds pas, inutile de me faire remarquer en discutant avec eux. Tout à coups, des cris résonnent, suivis d’une alarme, c’est mon signal. Les démons qui partent au combat me disent de rester près des prisonniers et de veiller à ce qu’ils ne sortent jamais de cette prison ! Je leur réponds que je ferais ce que j’ai à faire. J’attends un petit peu et lorsque que je suis seul, je prends les clés et ouvre la porte tout en leur chuchotant.
 
- « Maintenant, profitez-en pour vous enfuir, vite ! »
 
Mais ils ne bougent pas d’un pouce. Ils craignent même la main que je tends, je dégaine alors ma lame pour les faire peur afin de motiver leurs fuites. Rien, ils attendaient leurs morts.

- « Vous n’avez pas peur de ma lame mais craignez la liberté ? Cela n’a aucun sens ! »

- « Assez ! On sait tous que vous allez nous chasser et nous tuer un par un. Assez de torture, nous n’avons aucune confiance en vous paroles mensongères et perfides ! »
 
Je reste un moment silencieux, ne sachant pas quoi répliquer. Je réponds avec agacement.

- « Rah, et je ne peux pas vous en vouloir ! Bon, si je tue tout le monde et qu’il ne reste que moi et les deux combattants qui sont en train de décimer les démons, vous sortirez ? »

- « … Si ça arrive, alors je tenterais ma chance. Aucun vampire n’est assez idiot pour trahir l’empire pour simplement jouer avec nous ! Et j’ajoute une autre condition : retirer de suite cet uniforme. »

- « D’accord, d’accord ! Pour l’instant restez ici ! »
 
Je me retourne et vois un démon qui m’a surpris en train de parler aux prisonniers, avec la cage ouverte. Il court vers moi avec un compagnon et me hurle dessus que les prisonniers doivent rester en vie comme main d’œuvre et non être tuer comme des jouets. Son second est derrière moi, je dois faire vite. Calmement, je retire ma capuche pourpre et montre mon visage en fixant dans les yeux le démon.

- « Mais… tu n’es pas… Où est le sergent ? Et qui es-tu ? »
 
Je ne lui réponds pas et donne un coup de lame directement dans le ventre, le second démon ne me voit pas arriver. Je sors ma dague et trace un arc de cercle au niveau de sa gorge, je range vite ma dague avant de sortir mon épée du corps du démon et la rengainer. Tandis que je retire l’armure trop serrée pour moi, les autres discutent entre eux : personne ne s’y attendait, pas aussi vite qui plus est ! Le doute les habite, peuvent-ils vraiment partir ? Je m’apprête à passe à l’uniforme, quand je vois le duo s’approcher de moi, mais les démons autour d’eux sont bien nombreux. Je sors ma dague et fait un grand bond pour fondre sur un démon, le plaquant au sol, je n’ai plus qu’à l’achever.
 
Mathius le demande- « Thiodar, les prisonniers ? »

- « La porte est ouverte mais ils ont du mal à croire que je sois des vôtres. » dis-je en passant de la dague à l’épée tout en rejoignant mes compagnons.

Je retire en déchirant et arrachant l’horrible uniforme, retrouvant ma tenue d’origine, un démon sans armure charge vers moi en hurlant aux traitres, je lui réponds en lui lançant une sphère de lumière, il l’a reçoit plein torse et brule sur le coup. C’est le grand silence, tout le monde est surpris ! Démons, prisonniers et moi-même !
 
Kelvir apprécie- « Très bon réflexe, ce sort inoffensif est mortel pour les démons et les vampires, car ils fréquentent trop les ombres. »
 
- « Alors Talssader disait vrai ! Tant mieux, cela va m’être utile. »
 
Mais les démons restent à distance, effrayés par ce qu’ils viennent de voir. Alors je suis vraiment le seul vampire paladin ? Soudain les démons se font écrasés par l’imprévisible charge des prisonniers qui ont ramassé des armes. En à peine quelques instants, il n’y a plus de démons en vie, tous hurlent victoire et le nain s’approche de moi.
 
- « Aucun vampire aurait tué aussi rapidement un démon sans aucune colère, et encore moins maitriser le pouvoir des paladins. »

- « On me le dit assez souvent… Mais je suis heureux de vous avoir convaincus de sortir et… Oh ! Le demi-démon, je dois le libérer ! »
 
J’avais presque oublié, je cours vers la cage et m’approche de lui pour le détacher.
 
- Ça va aller, il n’y a plus d’ennemis, je suis avec… »
 
Mais sans me prévenir, le demi-démon saute sauvagement sur moi avec une telle fougue que nous sortons de la cage et roulons par terre avant que je me retrouve sur le dos, mon cou entre ses mains et essayant d’éviter de me faire mordre. Il a encore une telle énergie dans son état ? Sa mâchoire se rapproche, quand Mathius le saisit et le soulève tandis que Kelvir m’aide à me relever. L’être sauvage se débat comme un fou avant que le barbare lui donne une taloche sur la tête.

- « Doucement Aymerix ! C’est un ami. »

- « Lui ? Un ami, un vampire ? »

Kelvir rétorqua calmement- « Et alors ? Il maitrise la magie des paladins et tu es la preuve suffisante pour savoir que ce n’est pas impossible. »

Le semi démon est surpris- « Attends ? Des paladins ? Je n’avais pas rêvé alors ? »
 
Le nain intervient alors.
 
- « Et non l’ami, il y en a un autre comme toi, dans un certain sens. On l’a tous vu tuer l’ennemi et nous délivrer. »

Le demi-démon se calme et Mathius le relâche, il me regarde attentivement.

- « Oh… je vois… »
 
Il s’approche de moi et tends la main, mais je ne peux m’empêcher de faire un pas en arrière.
 
- « Je… j’ai cru que tu allais encore essayer de me dévorer la gorge. »

- « En fait je ne voulais que la pomme d’Adam et je m’en excuse, je n’ai pas l’habitude. »

- « C’est la première fois que tu vois un être comme moi, je sais. »

- « Je sais que tu sais, regarde-moi. Même en étant à moitié humain, tu crois que je me suis fait des amis non impériaux en un jour ? »

- « Ah, tu marques un point-là, Aymerix, c’est ça ? Moi c’est Thiodar. »

Je lui serre la main tout en le fixant dans ses yeux noirs, je lisais en lui une part d’humanité malgré sa sauvagerie. Mathius dit assez fort.
 
- « Et un compagnon de plus ! Faut trouver une auberge où vider trois – quatre tonneaux et dévorer une bête entière !»

Kelvir lève les yeux mais affiche un sourire- « Tu as vraiment des désirs simplistes Mathius. »

- « Mais ce n’est pas par gourmandise, c’est pour faire une fête en cette occasion rarissime, nuance. »

- « Sauf que tous les moments sont une occasion pour toi. »

Aymerix soutien Mathius- « Allez Kelvir, il n’a pas tort, et puis j’ai besoin de repos. »

Je m’adresse au nain- « Messire nain ? Pouvez-vous nous conduire vers votre village ? »

- « Hmm, sans soucis, de toute façon on vient tous du même village, c’est à la frontière entre Moyadil et Tol’wasso. En revanche, ça va être long et compliqué d’expliquer votre présence parmi nous. Enfin, c’est le moins que l’on puisse faire pour vous. »
 
Et c’est ainsi que Kelvir, Mathius, moi-même et Aymerix suivons les villageois libérés vers leurs foyers. Cette venue sera ma première depuis mon départ, mais contrairement aux autres moments où j’aurais pu tenter ma chance, je ne suis plus seul.


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