Chapitre 8 : La vérité de mes ennemis.
 
 
Après plusieurs jours de galop, je suis arrivé au campement. Les officiers m’ont regardé d’un air méfiant, mais une fois les parchemins d’ordres brandis, ils m’ont donné une tente, une armure de plates pour mes bras et jambes et un casque. Depuis deux jours, nous avons fait le point et élaboré une stratégie. Les drowns ont réussi à restaurer l’ensemble de l’ancien château, situé au milieu d’une forêt et dispose d’autant d’hommes que nous, peut-être moins. Nous avons un bélier, une cavalerie d’une vingtaine d’hommes et trois catapultes, ainsi que des grappins. Nous avons aussi un nombre d’armes ennemies que nos hommes ont réussi à voler avant que celles-ci soient arrivées dans le château. J’ai heureusement trouvé un moyen d’utiliser ces armes en trop. Ma stratégie est basée sur les rapports concernant le château et je me prépare en conséquence. L’objectif est clair pour tous, il faut vaincre l’armée et surtout le prince Anathork, qui se cache dans la salle du trône du château. Aujourd’hui, à ce moment précis, le soleil se lève, l’heure est venue enfin… Tout dépend de moi et des hommes sous mon commandement.

J’enfile mon casque et monte sur un cheval, sous mes ordres, la faible cavalerie me suit à travers la forêt. Une fois sortis, nous nous arrêtons devant l’entrée de la base Drowns. J’avance.
 
- « Jadis, Dhiosas a réduit votre empire en ruine. Aujourd’hui vous voulez reproduire ce qui a été une tragédie pour vous ! Nous n’allons pas attendre qu’une vraie guerre éclate, nous allons en finir maintenant ! Prince Solmarrow ! Que vos hommes rendent les armes ou se battent ! Ceci est mon ultime avertissement ! »

En réponse, les portes s’ouvrent à la cavalerie ennemie, plus nombreuse que nous, charge vers nous.
 
- « Repliez-vous vers les arbres, nous aurons plus de chance contre eux s’ils ont des obstacles ! »

Nous galopons donc à nouveau à travers la forêt, avec l’ennemi aux trousses. Cette idée était stupide… c’est pour ça que c’était un mensonge, une fois revenus au camp, nous avons constatés que seulement trois cavaliers Drowns nous suivent. Mes cavaliers terminent le travail par la suite. Je rassemble tous les hommes et me met vite en route. Un lieutenant me fait :

- « Bluffer une fausse stratégie et attirer la cavalerie dans les bois où nous avons attaché, puis caché leurs propres lames, bien joué ! Mais je trouve que nos forces auraient suffi. »

- « Certes, mais pas sans pertes. Je désire mener cette bataille avec le moins de dégâts possibles et vaincre l’ennemi rapidement. Ce plan nous a permis d’éviter les flèches pour l’instant, la vraie bataille commence maintenant ! »
 
Les troupes sont en places devant la porte, je parcours le long de la première ligne, puis une fois au centre, descend de mon cheval et prends un bouclier pour combattre avec les hommes. Les drowns sont en places également, prêts a tirer de leurs flèches. Nous sommes nombreux, mais l’ennemie bénéficie des murs, le combat allait être sérieux. Nous faisons un pas en avant, ils tirent une volée, sur mon ordre, nous nous mettons en mode carapace, une vieille tactique défensive toujours utile. Les soldats sont saufs, nous avançons de trois pas avant que les drowns lancent leur deuxième volée. Soudain un grand bruit ! Comme prévu, deux des trois catapultes visent le mur le plus solide et donc le moins surveillé, à l’ouest de notre position. Les elfes noirs réagissent en conséquence mais continuent de nous garder à l’œil, avant qu’ils aient le temps d’attaquer, je donne l’ordre de cesser un moment la carapace pendant quelques secondes, cela suffit à nos archers de tirer à leurs tours, touchant quelques Drowns archers, cibles prioritaires pour ces murs. La carapace se reforme pour parer les flèches vengeresses. Nous avançons encore de quelques pas mais certaines flèches arrivent à blesser quelques un de nos hommes. Je donne le signal, un soldat sonne un cor. Quelques instants plus tard un nouveau bruit retentit. La dernière catapulte vise le mur le plus faible et le moins bien restauré, au nord.

Les commandants adverses sont au désarroi, lesquels de ces deux assauts est une feinte et par lequel les hommes de Dhiosas vont passer ? Leurs forces derrières le mur et plusieurs archers se déplacent dans les deux sens !

Nous avançons avec plus de tranquillité, avec des archers en moins et des commandants occupés par la réorganisation, cela nous laisse le temps de nous rapprocher suffisamment de la porte pour user du bélier. Pendant ce temps, le mur faiblard s’écroule à la troisième salve. L’autre, même s’il y a deux catapultes, résiste encore. Le bélier fait choc contre la porte de bois anciens. Les archers adverses visent les porteurs tandis que les nôtres les visent. Les murs à l’est sont presque sans surveillance, comme prévue. Des archers positionnés à la brèche décident, poussés par l’absence d’ennemis de rejoindre ceux de la porte. Leurs nombres nous obligent à replier le bélier pour l’instant et à s’assurer que la carapace protège tout le monde.

Soudain les cris derrière les murs retentissent. C’est la cavalerie, ils sont passés par la brèche. L’ennemie est trop occupée à présent et au bout d’un moment, sous leur nez, les portes s’ouvrent ! Les quelques hommes qui devaient se faufiler à l’aide de grappins ont réussi à passer les murs Est et à ouvrir les portes sans se faire voir. Je lance la charge à l’infanterie et la bataille fait rage. La cavalerie à affaiblit l’ennemi, mais les archers adverses ont tout de même tué plusieurs d’entre eux. Les rangs des soldats sont maintenus. Pendant que nous nous approchons du château, le mur assiégé fini par céder et laisse un petit groupe de renfort passer la brèche et tuer les archers sur les murs, laissant ainsi le temps à nos archers de profiter de l’avantage de la hauteur.
 
Je donne un violent coup de bouclier sur un drown avant de l’empaler. Tout se passe comme prévus mais les magiciens elfes noirs renforcent les aptitudes au combat des soldats. Il ne faut pas baisser la garde. Le château est tout proche, mais nos troupes sont trop occupées pour la prendre d’assaut maintenant. Mais un petit groupe, voir un seul homme, pouvait s’en charger. Je confie donc à un officier le commandement des troupes, en précisant clairement que mes instructions doivent être maintenues, sauf en cas d’urgence. L’officier a fait oui de la tête et je quitte les rangs pour monter sur un cheval sans cavalier. L’officier commande aux archers de tirer sur les soldats drowns sur ma route. Je n’ai donc eu aucun mal à atteindre une monture adéquate. Je mets mon bouclier sur le dos et galope sur la forteresse, fauchant tous ennemis à portée. Un mage drown me vise, je charge vers lui, esquivant ou parant ses sorts et finit par le décapiter. Enfin, je saute avec mon cheval à travers une grande fenêtre du château et fait carnage parmi les gardes. Une fois la salle sécurisée, je descends de ma monture et me dirige discrètement vers la salle du trône.

Il ne m’a fallu pas longtemps avant de me retrouver devant les portes de la salle du trône. Les gardes sont tous occupés à se préparer à une attaque extérieure et surtout massive. Je sors mon bouclier et je défonce les portes. Celles-ci n’étaient pas verrouillées, il m’a donc fallut d’un seul coup pour entrer. La salle est grande et les murs sont recouvertes de fresques dépeignant la guerre de l’ordre contre l’empire drown, mais d’un point de vue génocide et massacre, ce peuple se croit-il victime ? Au fond de la pièce se trouve entre deux cristaux, un trône de bois sculpté où se tiens un homme en armure de plates, portant une cape verte, une couronne, un masque et tenant un sceptre. Un champ rouge barre la route et devant elle, deux hommes en armure de métal noire, portant aussi une cape verte et tenant un double-lames. Le prince parle enfin.
 
- « Je savais que vous viendriez, mais je ne savais pas qu’ils enverraient quelqu'un de compétent du premier coup mais vu ton équipement, tu dois être le commandant de ces troupes. Te tuer démoralisera nos ennemis et nous donneras le temps nécessaire pour effectuer le plus urgent. Gardes, il est à vous ! »
 
Sans me laisser répliquer, les deux gardes s’avancent vers moi ! Je n’avais encore jamais affronté de doubles lames, mais le bouclier m’aide grandement à parer leurs coups. Je recule jusque près d'un mur. Puis je pousse avec mon bouclier un des gardes, celui se cogne contre le mur, l’autre attaque et je pare avec mon épée. Rapidement, je donne un coup violent sur l’estomac du garde avec le bord du bouclier ! Celui-ci est à genoux pour un petit moment, l’autre charge vers moi, j’esquive le coup et donne un coup de pied au dos pour le faire avancer encore. Je donne ensuite le coup de bouclier à la double lame du garde à genoux pour briser sa garde avant de l’achever. Le dernier revient à la charge nous combattant quelques instants avant que je m’abaisse soudainement et le soulève à l’aide du bouclier pour le faire tomber et ainsi l’achever !
 
- « Tu es fort, mais te retenir suffira amplement, ce champ empêche toute chaire de passer, tu as perdu ! »

En m’approchant j’examine le champ, ma main ne passe pas, mais ma lame oui. En regardant les cristaux, j’ai vite compris. Je lance bouclier comme un disque, puis mon casque ! Les cristaux se brisent facilement et le champ se dissipe. Le Prince se lève de son trône et pose son sceptre.

- « Tu es rapide… Maintenant je comprends mieux pourquoi… Tes yeux ne mentent pas. Tu es Thibault, le jeune humain qui à terrasser le porte mort. Pas étonnant que mes gardes n’aient pas fait le poids ! »

- « Et vous êtes le prince drown Anathork Solmarrow, le fils du roi elfe noir qui a réduit l’humanité en esclavage ! Renoncer à rebâtir l’empire, sauver encore vos hommes en abandonnant le combat ! »

- « Tu ne sais rien de mes projets, et mon peuple mourra surement face à la haine et au mépris de l’ordre ! Je vais m’occuper de toi moi-même si je veux gagner le temps pour les femmes et les enfants s’enfuir ! »

- « N’essaie pas de me mentir, tu es elfe noir ! Tu ne peux pas être une créature de bien ! »

Le prince retire sa couronne et son masque, découvrant ainsi son visage.
 
- « Nous ne sommes pas tous ainsi. Mon père l’était et je l’étais enfant. Voulant faire un exemple, il a voulu détruire un village humain. Mais un homme, vêtu de blanc le provoqua en duel. Arrogant, il accepta et fut terrasser contre toute attente. La mort de mon père marqua le début des révoltes et la chute de l’empire, menés par cet humain, les rebelles sont venus ici. Mais une fois l’armée vaincue, l’humain m’a épargné ainsi que les civils. Depuis ce jour j’ai commencé a voire le mal que mon père avait fait, et voire le monde en dehors de l'empire. Après la mort du héros, la rébellion qu’il avait créé à commencer à s’organiser pour protéger l’humanité. Puis le fanatisme, la politique, la haine et le pouvoir ont changé l’ordre et provoqua nombres de génocides. »

- « Cet humain était Dhiosas, pas vrai ? »

- « Oui, et je suis d’accord avec vous pour sa bonté, son idéal et le fait qu’il était peut-être plus qu’humain…. Mais il ne reviendra plus jamais, son ordre est corrompu et deviendra un mouvement tyrannique. Je dois préserver le peu de mon peuple de son courroux ! Après tout, nous sommes ce que nous voulons être. »
 
Anathork dégaine ses armes, deux lames accrochées aux bras. J’enlève la capuche de mailles pour me sentir plus à l’aise. Il lance une boule de feu, je la dévie sans mal et charge vers lui. Le combat montre l’agilité et la rapidité du prince, il est insaisissable. Tout à coups, il me repousse avec une onde de choc et lance ensuite une boule d’énergie. Je pare de justesse et tente de repousser la sphère, ce que j’arrive à faire, la sphère part dans une autre direction et creuse un trou dans le plafond. Anathork saute sur les décombres et sort de la salle. Je décide de le suivre en sautant un peu et en escaladant les gravats et j’arrive ainsi sur le toit du château où la bataille se poursuivait, ainsi que notre duel.

Ce combat dure un bon moment, au point où nos armées cessent le combat pour regarder. Je donne finalement un puissant coup, le prince pare et sa lame droite se brise sous le choc. Je sors ma dague et la lance. Anathork esquive mais s’est fait une petite entaille à l’épaule gauche. Il contre-attaque, j’esquive sa lame mais pas son coup de pieds suivis de ses multiples coups de poings et pieds. Après, il me pousse violement. Je me relève à peine qu’il lance des éclairs jaunes sur moi. Je n’ai pas pu parer, le sort est trop grand. Je souffre affreusement au point d’être paralysé de douleur ! Je m’affaiblis également... Puis je jette un regard en bas. Tous mes hommes me regardent… Je vais mourir, échouer et je ne saurais jamais mon passé… Non ! Ça ne se passera pas comme ça ! Je fixe alors Anathork le victorieux. D'un regard déterminé et ayant foi, je soulève ma lame et la place devant moi. La douleur diminue un peu. Je peux y arriver, je vais y arriver ! Surmontant la douleur, je parviens à me relever avec force ! Je me concentre sur la lame et au final, mes pouvoirs bloquent totalement les éclairs. J’avance de trois pas et hurle d’effort et de rage ! D’un coup sec, je brise le sort dans un grands fracas, des éclairs jaunes se dispersent ! Anathork est sous le choc et me voit d’un regard que je n’ai jamais vu avant.
 
- « Dhiosas…. C’est vous ? »
 
Je n’ai pensé à cette phrase qu’après avoir porté le coup final. Le prince a perdu, il tombe. Je le rattrape pour offrir une douce chute. Il était toujours sous le choc.
 
- « Seul Dhiosas avait une telle détermination… un tel regards… Lui et toi avez quelque chose en communs…  Ne le perds surtout pas ! Je t’en prie, épargne ceux qui n’ont pas su fuir, comme ton prédécesseur l’a fait… Et surtout libère toi d’eux, agis par toi-même, comme ce jeune héro jadis… Vêtu de blanc comme symbole liberté et de provocation à mon père…. »
 
Le prince Anathork Solmarrow meurt et le reste de ses hommes déposent les armes. Nous avons gagné, j’ai réussis l’épreuve. Mais pour le reste, je le garde pour moi. Dearane m’a dit un jour que ces gens étaient maîtres dans la manipulation et le mensonge. Mais là, je ne pense pas à une fourberie. Mon instinct me le disait. La vérité de mes ennemis est parfois plus troublant que ses mensonges. Avant je pensais cette race maléfique, maintenant… je ne sais plus… Peut-être que le mal ne fait de distinction. Je laisse finalement tomber ces questions, je ne veux pas chercher une logique dans tout ça. Je suis épuisé et mes hommes ont besoin de repos.



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