XXXIII. Des secrets cachés sous terre
 
 
Quelques jours plus tard, nous surveillons les entrées de la ville qui sert de lieu de rendez vous. Lorsque Richard fait enfin son apparition avec deux gardes, Philippe nous préviens en jetant un caillou à la fenêtre de la chambre de l'auberge que nous louons. Je laisse Kalissor surveiller la chambre et nous partons en filature. Aymerix et moi sur toits et les autres dans les ruelles sombres.

Avec patience, nous suivons l'itinéraire du Baron, qui se termine dans un coin isolé, devant un ancien bâtiment, il ouvre une grille avec une clé et entre avec ses gardes avant de refermer la grille. Après quelques instants, je saute du toit pour arriver au sol sans soucis. Ce n'était pas trop haut pour moi. Aymerix me rejoint puis les autres.

Marius reconnait l'entrée-"Les égouts d'Ifak, c'est un petit labyrinthe là-dessous."

Je demande a mon ami-"Aymerix, tu saurais crocheter la serrure?"

Philippe répond a sa place-"Inutile.."

Philippe sort une clé et ouvre la grille avec. Avant qu'on ne pose la question, il explique.

-"Les envoyés du conseil on toujours une clé universelle sur eux. Ce sont des clés pour toutes les portes du royaumes."

Amalia se montre souriante-"Voila qui nous fait gagner du temps, allons y."

Nous entrons dans les égouts, nous suivons les torches allumées qui éclairent les seuls tunnels emprunté par les membres de la confrérie. Ils n'ont pas tout pensé, et très vite, nous arrivons en vue de la salle de réunion. Une seule entrée et des gardes, comment s'infiltrer? Philippe nous explique qu'on peut y aller par le haut. Nous reculons pour éviter de nous faire voir puis nous montons par un escalier. L'étage est une salle rectangulaire ou chaque ouverture permet d'aller dans la salle de réunion. Nous nous dispersons autour de la salle et regardons en bas. Plusieurs hommes et femmes en toges noirs priant et un homme derrière son autel, avec un grand livre. Un jeune homme reçoit sa toge et note quelque chose sur le livre, puis il prend sa place parmi les autres membres de la confrérie. Nous écoutons attentivement la scène....

-"Mes amis, le temps de purifier ce royaume est proche! Petit à petit, nous soufflons sur les braises de la guerre! Nous attisons la haine des royaumes et quand ces fous se déchireront entre eux, notre heure viendra. Et Shaktor purifiera les royaumes et sauvera les habitants! Nous serons les sauveurs et les seigneurs de ce monde parfait! Mais une épreuve nous attende... nos réseaux de bandits sont menacés, mais aucun d'eux ne mène à nous et grâce a notre frère Richard, nos agents et nos hommes pourront agir de nouveau. Prions pour remercier Shaktor d'avoir donné a notre frère la célérité d'agir...."

C'est clair, la confrérie sert l'empire Shaktorien et veulent soumettre les cités de l'intérieur. Il faut agir maintenant, ensemble nous sautons et tuons les gardes à notre portée, tandis que Kelvir recouvre la seule sortie de glace.

-"Comme prédit, notre épreuve est là. Nous allons vaincre et poursuivre notre oeuvre."

Je lui réponds-"Oubliez, vous êtes piégés."

-"Je ne crois pas, Marius nous a bien aider..."

Amalia se tourne vers le lieutenant -"Marius?"

-"La garde va arriver et d'ici peu, ils vont tous vous arrêter pour avoir attaquer les humbles habitants du pays, et vouloir les sacrifier dans les égouts."

Aymerix lui lance un regard noir-"D'accord, toi tu vas souffrir."

Kelvir est plus calme-"Je dois reconnaître que tu as été brillant. Tu nous as bien aidé pour mieux nous piéger."

-"Merci, maintenant rangez vos armes ou votre protégé meurt sur le champ."

D'un coin sombre, Kalissor apparait avec un homme derrière lui,  le menaçant d'une lame sous la gorge. Nous rengainons nos armes, mais pas à moi, je dois jeter Izural au pied du maitre de la confrérie, ce que je fais.

Philippe parle au chef de la confrerie-"Je reconnais bien là la perfidie du conseiller Frédéric...."

Amalia demande-"Un traître parmi les membres du conseil? Alors ce gars ne délirait pas vraiment sur leur progrès..."

Mathius hausse les épaules-"Conseiller ou simple paysan, un fourbe lâche reste un fourbe lâche. Et moi je hais ce genre de personne."

-"Nous ne trahissons pas les hommes, nous ne faisons que suivre la voie de Morlaxine. Nous nous élèverons au plus haut niveau de l'humanité. Et nos dirigeants refusent de le comprendre. Mais nous allons passes pour des victimes et pour des héros avec vous dans le rôle des criminels."

Marius se joins au conseillé-"L'apparition de Philippe nous a poussés à prendre un gros risque en vous attirant ici. Mais au final, tout ce passera pour le mieux, notre plan est sans failles."

Kalissor lance sur un ton de défi vers Fréderic-"Mais pourtant vous avez mal évalué un élément. Et cette erreur causera votre perte."

-"Ah tiens? Et c'est quoi?"

-"Moi!"

Kalissor donne un coup de coude dans le ventre et repousse le bras du garde pour se dégager. Très vite, ma dague se retrouve dans la gorge du garde, il tombe a terre. Marius m'attaque en voulant faucher mes jambes. J'esquive en sautant et en faisant un tour sur moi même, jambe levée. Le puissant coup de pied touche le visage et envoi l'humain au loin. Au sol, je regarde le conseiller les yeux remplis de colère tandis que Kalissor prend l'arme de son ancien tortionnaire et que mes amis ressortent les leurs.

Je les menaces-"Vous avez fait une autre mauvaise évaluation: on ne menace jamais mon fils!"

-"Votre fils?"

Suivit de mes compagnons-"Ton fils?"

L'enfant dis a son tour-"Son fils?"

Je réplique a ma propre remarque-"Mon fils?"

Kalissor affiche un grand sourire, on dirait que je peux plus reculer à présent... J'accoure vers Izural tandis que mes amis s'occupent des derniers gardes et que Kelvir fige de la glace les pieds des conjurés pour les emprisonner et que Mathius force les plus instables à rester en place. Une fois l'épée en main, Frédéric tente de brûler le livre en le plaçant au dessus d'une torche. Kalissor fait un croche pied qui le met a terre, puis Aymerix donne un coup de pied sur le livre pour qu'il vole dans les airs, enfin je saute pour l'attraper. Une belle performance!  Mais la glace qui bloque la porte se brise et la garde arrive en nombre et pointe nos armes sur tout le monde. Nous rangeons nos armes calmement tandis que l'officier de la garde fait son apparition. Il faut les convaincre de la vérité. Philippe nous souris et fait un clin d'oeil, peut être que la lettre du conseil nous sera utile.

-"Qu'est ce que c'est que ce désordre Marius?"

-"Juste a temps, j'ai découvert une énorme conspiration, ces gens allaient assassiner en masse ces pauvres gens, ils ont même enlever le conseiller Frédéric."

Frederic prend un ton autoritaire-"Ce crime doit être puni de mort, sans procès et sur le champs! Je vous ordonne de les exécuter."

Philippe viens près des gardes-"Je crois qu'on vous ment officier. Ces gens en robe noire sont tous des traitres au service de l'empereur, Marius inclus. Et je vous demander d'arrêter ces conjurés. Voici la lettre du conseil qui m'a charger de la mission qui..."

Frederic lance-"Ce bout de parchemin ne vaut rien, c'est un faux. Ne l'écouter pas soldats, je suis le conseiller Frédéric, ma parole fait le poids, de plus Marius vous en a déjà parlé."

-"Oui, un imposteur qui comptais nous manipuler, on nous a prévenus mon gars. Très réussit ton parchemin, mais il va falloir faire plus pour me convaincre."

Philippe reste calme-"Ah? Et ceci messire capitaine de la garde d'Ifak?"

Philippe sort de quelque chose de sa poche et le montre au garde. Mais je ne vois pas quoi. Le conseillé s'énerve et hurle.

-"Capitaine! Je vous ai donné l'ordre direct de les exécuter! Dois-je faire la besogne moi même? Alors soit, on dirait que je suis le seul homme de bravoure ici!"

Il prend une lance d'un garde et avance vers notre ami. Mais le capitaine réagit de suite en lançant un couteau dans la main du conseillé. Criant de douleur et à genoux, les gardes l'encercle.

-"Navré conseillé, mais vos ordres directs s'opposent aux ordres du roi."

Philippe se retourne et montre une chevalière-" Tu ne pensais pas que je ne prendrai pas avec moi la seule preuve de mon autorité Frédéric? Tu me déçois..."

-"Alors je vais devoir agir en martyre pour la cause, mais au moins, je purifierai le pays de ta souillure!"

Le conseillé retire le couteau de la plaie et s'apprête à frapper le roi. Mais au dernier instant, Aymerix saute sur le traitre et dévore sa gorge de ses dents. Calmement, il se relève et dit.

-"Je suis navré... Mais il fallait faire vite et ce genre de personne me répugne au plus haut point..."

Je lui lance-"Tu as sauvé la vie d'un roi Aymerix, ça mérite bien que tu relâche un peu ton coté sauvage."

-"Vous avez protégé notre roi, c'est vrai. Peu importe vos manières, vous avez agis en héros. Les gars, rassemblez ces nigauds et assurez vous qu'aucun d'eux ne partent sans permission! oh, et messire magicien, si vous pouviez..."

-"Bien entendus."

Je m'approche de "Philippe" tandis que les gardes font leurs besognes-"Alors, roi Mathieu Féryne?"

-"Pardon d'avoir mentis, mais je voulais me charger moi même de cette tâche et je voulais voir par moi même la personne que tu étais."

-"Cela ne fait rien, vu la trahison d'un conseillé, votre discrétion est justifiée. Tenez, Frédéric voulait le détruire, cela doit être important."

-"Merci..." Le jeune roi consulte rapidement les pages du livre -"Alors cette fois, c'est la victoire totale. Il y a la liste de membres de la confrérie avec leurs fonctions et lieu, pas seulement ceux qui sont là, mais aussi les autres membres et même leurs serviteurs, même Barko, celui que tu as rencontré."

Amalia semble emplis de joie et d'excitation-"Avec ce livre, nous pourrons arrêter tous les traitres rapidement..."

Aymerix vois plus loin-"Et pas seulement de Moyadil."

Le roi le concéde-"Tu as raison, il y a ceux de Drael et de Tolwasso, annoncer la nouvelle et partager les renseignements va pouvoir mettre fin aux tensions."

Kalissor comprens l'ampleur de ce livre-"Ce qui inflige un coup de grâce à la confrérie des rédempteurs, ils auront échoué dans la mission de créer des guerres entre les peuples humains. L'empire ne trouvera pas de brèche de si tôt!"

-"C'est vrai, et tu as su faire preuve de bravoure et de sagesse. Comme ton père."

Je suis quelques peu géné-"Tu n’as pas oublié ce détail hein? Puisqu'on en parle, je devrais penser à officialiser l'adoption."

Amalia pose sa main sur mon épaule-"Celui qui a tout perdu deviens a présent père de famille, une belle reconstruction de vie."

-"Tu as raison Amalia, et il reste encore fort a faire mais c'est déjà plus que je ne possédais dans mon ancienne vie. D'ailleurs, si vous avez besoin d'aide, Roi Féryne, je suis a votre disposition."

-"Il y a beaucoup a faire, tu pourrais m'aider peut être. Après cette histoire, rendez vous a Dravod"

Kelvir se couvre le nez-"J'espère que la capitale sera moins nauséabonde."

-"C'est vrai que ça fait trop longtemps qu'on traine ici. Rentrons à l'auberge, on discutera a l'air frais."

Nous nous dirigeons vers la sortie des égouts, en chemin je fais part de ma réflexion.

-"C'est étrange, c'est la première fois qu'une histoire ne se déroule pas en bataille et combat intense..."

Amalia réplique-"En même temps, le but, c'était d'enquêter, pas de combattre."

Kelvir signe un rictus-"Bienvenue dans le monde de la politique Thiodar, là ou les luttes se font a coup de mot et de dague dans le dos."

Je souris, Kelvir était réaliste, nous avons fait une forme de politique... Tant de révélations sous ces tunnels obscures, un roi caché, un fils adoptif d'un vampire, un lieutenant traitre et une confrérie d'infiltrés impériaux... Finalement, pour une période sans combat, il a été assez intense et riche en son genre.


http://thiodar.wifeo.com/chapitre-33-lecons-et-confessions.php



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