Cinq mois ont passés depuis la bataille de Noblium, les rumeurs confirment que Morlaxine a chuté, que l’empereur a envoyé ses hommes et rappelé la majorité des humains sur le front pour remettre les choses en ordre. Via le cristal je voyais mon fils guider les exilés vers la plage. C'est une exode, il est normal que cela prenne plus de temps que quand il est venu seul, il devait aussi guider les peuples vers les royaumes et villes qui accueillaient les exilés. Entre temps j'ai déjà passé les trentre trois ans et reçus de nouveaux partisans pour les marcheurs de l'aube et plusieurs fermiers qui ont proposé d'étendre les cultures, ce qui nous aide beaucoup pour nourrir les paladins. Depuis le retrait soudain d'autant d'hommes en même temps, les différents peuples, soutenu par nous ont réussit a reprendre encore du terrain, mais l'ingéniosité et la ruse de Phen et de Raborin nous ont empêché de progresser autant qu'avec le plan du fleuve. C'est très compréhensible, la pression doit être à son apogée.
Aujourd'hui, je suis avec Durienssal qui voulait revoir les images du combat contre Elena pour ses écrits. J'ai accepter et demander à Kelvir de venir pour analyser les effets du bijou de la comtesse. Nous suivons ce combat avec grand intérêt.
- « Incroyable, ce jeune homme a vraiment provoqué la chute de Morlaxine... »
- « Je ne pense pas non. Tout comme on a pensé à tort que le combat contre Marcus avaient changé les choses sur la vision des nécromanciens. Kalissor n'a été qu'un élément d'un plan conçus et mûrit pendant des années et des années. Quand aux Nécromanciens, celui qui a changé les idées, ce n'est pas moi mais... »
- « Marcus, l'ennemi sympathique. Quand on a enfin vu ce qu'il était, c'était comme ennemi. Et on savait qu'il était notre ennemi par notre faute. Ce qui a déclenché une énorme remise en question.... »
Kelvir prends la parole- « Ce qui m'intrigue c'est la naissance de cette ombre qui enveloppait Elena. Il est claire qu'il y a eu un excès de puissance soudaine, mais je me demande pourquoi le bijou n'est pas donné à tous les ombrologues.... hmmm... Elle a dit que c'était la première fois qu'elle le testait... Il s'agit sûrement d'une expérience... De plus, on a vu des effets à courts termes, qui sait les effets secondaires négatifs qu'elle aurait subi. »
Je lui répond-« Peut être est ce trop risqué pour Shaktor de distribuer a foison des objets enchantés sans savoir ce que cela va donner au final. Et....»
Un saurial arrive pour m'annoncer le retour de Kalissor, attendant devant le donjon avec plusieurs hommes et femmes. Je m'excuse auprès de Kelvir et Durienssal avant de me lever et de partir à la rencontre de mon enfant. Une fois là-bas, mon fils s'incline et présente des exilés qui veulent s'engager dans la confrérie. Je fais quelques pas vers lui, calmement.
- «Maître Kalissor Dearane, champion des marcheurs de l'aube. Sache qu'en tant que ton supérieur et leader de la confrérie. Je suis fier de toi et de tes exploits. Tu as accomplis de grandes prouesses avec l'aide des dissidents de Morlaxine. Tu as privé l'empire d'un allié puissant, vaincu la comtesse et sa puissance et tu as libéré tout un peuple opprimé. Tu es digne de figurer dans les livres d'histoire, de ton titre et de l’enseignement qui t'a été confié. Mais par dessus tout...»
Je m'approche encore de lui et le serre soudainement dans mes bras avec soulagement et affection.
- « En tant que père, je suis heureux que tu sois encore vivant et vraiment fier du jeune homme que tu es devenu. Même en sachant où tu étais et comment tu allais, je ne pouvais calmer mon inquiétude... Quant à vous mesdames et messieurs, nous vous accueillerons avec joie, mais pour l'heure nous allons organiser une grande fête pour célébrer votre liberté retrouvée ! »
Tous le monde crie de joie et s'organise pour les préparatifs, tandis que je conduis mon fils à ses quartiers pour qu'il puisse se laver et se changer. Ensuite je prends la direction de mes quartiers quand je croise Amalia. Une tension s'empare de moi... comme un nœud dans l'estomac.
- « Alors Kalissor est enfin revenus. Le retour du fils prodigue. Tu dois être soulagé. »
- « Très mon amour... C'est la première fois que j'ai un fils et même s'il est encore jeune, la guerre risque de le priver de la vie et du bonheur qu'il mérite. »
- « Il le sait, c'est pour cela qu'il... non qu'on se bat tous. Pour qu'un jour cette guerre cesse et que l'on puisse vivre en paix et dans la sérénité. »
- « J'en suis conscient. Mais je veux pouvoir profiter d'être un père et d'apprendre encore de lui. Cette guerre rends la vie mortelle si fragile... Et les immortels aussi sont exposés aux dangers. »
- « Thiodar ? Tu vas bien ?»
- « Oui... non... je ne puis le dire... Mais il faut que je te demande quelque chose : Je sais que l’éternité peut paraître long, surtout si la monotonie s'installe. Mais je t'aime et nos vies sont fragiles dans cette guerre... Je veux profiter autant que possible du temps que je passe avec toi.. alors je te le demande... »
Je plonge ma main dans la sacoche et sors une bague orné d'une pierre scintillante.
- « Veux tu découvrir ce qu'est le mariage et une vie non en tant qu'amants mais en tant qu'époux ? »
Amalia est figée sur place... Je le suis aussi guettant et craignant sa réaction... Elle finit par sourire et me prendre amoureusement dans ses bras. Elle me glisse à l'oreille.
- « Idiot, avec des vies comme les nôtre, on ne risque pas de rencontrer la monotonie.... Bien sur que je veux faire l’expérience tant que cette guerre ne m'a pas encore pris la vie.»
Je l'embrasse tendrement et verse une larme sous l'émotion. Je n'ai jamais connus un bonheur aussi intense... Quelle chance j'avais... en perdant tout une seconde fois, j'ai tout gagné. En perdant ce que je pensais important, j'ai gagné ce qu'il est vraiment.
