XXIII. Des jours heureux et éphémères

 
Après deux mois de préparatifs et de formation des dernières recrues, le repaire est couvert de décorations blanches pour fêter le mariage entre Amalia et moi. Ce n'était pas une mince affaire car le moi d'avant, c'était le dix-septieme anniversaire de Kalissor. Talssader est derrière l'autel en tant que prêtre, Aymerix et Kalissor sont là pour être mes témoins tandis qu' Amandine et Louise sont les demoiselles d'honneurs. Comme il y a beaucoup de paladins, nous avons invité en premières loges les plus anciennes recrues et quelques personnalités, comme Aral'ok, Henri Galavo et même Baobus qui s'occupe de la musique. Kelvir et Mathius me rassurent tandis que j'ajuste ma tenue noire de cérémonie. La cérémonie commence, Philliadus accompagne Amalia dans une magnifique robe blanche avec des rubans bleus et coiffée d'un grand chignon. Ensuite j’emboîte le pas pour rejoindre l'ange maître d'arme. Devant Talssader, nous écoutons les paroles, nous prononçons nos vœux et enfin nous nous passons les anneaux donner par Aymerix.

Souriant, Talssader conclus cette cérémonie. C'était comme un doux rêve, la vie paix a laquelle je souhaites connaître après ce conflit... Cette vie qui m'a été arrachée par le magicien fou Malagarn qui aussi pris ma mémoire... Toutes ces années à me battre et trouver mon chemin... Si je meurs avant la fin de la guerre, au moins j'aurais eu un avant goût de cette vie.
 
- « Ainsi, en cette belle journée, sous le regard des dieux et des forces inconnues. J'ai l'honneur et le bonheur de vous déclarer, Thiodar Dearane et Amalia Nelya, unis par les liens du mariage et de l'amour et vous demande de sceller cette union. »
 
Comblé de bonheur, je m'approche d'Amalia et pose mes lèvres sur les siennes avec tendresse et amour. Les gens nous acclament et applaudissent tandis que des pétales blanches et noires tombent du ciel. Nous entamons le parcours et ouvrons les festivités. Les jongleurs et Aymerix animent tandis que Baobus enchante l’atmosphère avec son luth de métal. Le gâteau de mariage est partagé, la première part est pour Amalia et la seconde pour moi. On chante, on rit ou parle. Kalissor est content d'avoir officiellement une nouvelle mère, cela se vois dans son regard. Dans la soirée, je m'approche de Talssader et de Mathius qui sont étrangement calmes.
 
- « Quelque chose ne va pas mes amis ?»
 
Talssader me répond- « Je suis vraiment heureux pour toi Thiodar... Quand je vois tous ces couples, je ressens beaucoup de peine... Cela me rappel ma place dans ce monde, de mon héritage... »
 
- « Oh... Je ne m'en suis pas rendu compte... je ... je suis désolé... »
 
- « Non, au contraire tu as bien fait. Tu m'as invité en tant qu'ami, mieux encore tu m'as permis d'être un acteur principal d'un des plus beaux jours de ta vie. Quel bonheur d'être important aux yeux de quelqu'un, non pas pour ce que je suis, mais qui je suis. Et c'est la première fois depuis longtemps que je vois un couple heureux sans ressentir de la peine. Merci Thiodar, je suis tellement heureux de t'avoir sauvé du désert il y a longtemps. »
 
Mathius reste silencieux, puis il sourit légèrement et s'adresse à nous après une gorgée de bière.
 
- « Vous savez, je suis un humain immortel, le seul dans mon cas. Au début je m'en rendais pas compte, mais à force j'ai finis par craindre tout ce que cela implique. Mais en vous écoutant Talssader. Je m'en rends compte que ce n'est pas si dramatique. Je suis immortel, si je perds mes chances avec mon peuple ou d'autres peuples mortels, je gagnent mes chances avec les autres. Et j'ai toujours mon clan, qui est ma famille. Mais vous... vous êtes bien plus seul qu'on le croit... L'importance quasi sacrée, voir fanatique qu'on vous porte est une entrave pour trouver l'amour et.... oh, pardon de remuer le couteau dans la plaie. »
 
- « Ce n'est rien Mathius. Je le sais plus que quiconque, mais le fait que tu le dises ne remue pas le couteau, au contraire. Le fait que quelqu'un d'autre voit ce qu'est vraiment ma vie, fait que je suis vraiment compris. Et cela me soulage beaucoup. Et puis nous perdons pas espoir, après tout, un ange et un vampire, qui l'aurait cru ?»
 
Je leve mon verre- « Talssader... Mathius... Vous êtes des amis précieux, comme des frères. Mais ce n'est pas toute la vérité, Aymerix, Kelvir, Kalissor et Amalia. Tout le monde vous considère comme des amis et nos partisans comme des mentors. Et Talssader, même si tous vos problèmes ne seront peut être jamais régler. Sachez que vous aussi faites partie de cette grande famille. Vous êtes le dernier archange certes, mais votre survie ne doit pas vous priver du bonheur.»
 
Talssader verse une larme, mes paroles semblent l'avoir profondément touché et en bien. Nous trinquons à notre amitié et à notre grande famille. Par la suite, Amalia viens me chercher et m'oblige a danser avec elle pour ouvrir le bal. Nous dansons sous la musique et le rythme donné avec les mains des invités. Quel beau jour vraiment... C'est encore est de ces moments où la guerre ne semble plus exister et que nous sommes dans ces jours à laquelle tous inspirent. Nous dansons, puis nous changeons de partenaires pour poursuivre la soirée dans la joie. Et vers la fin de la danse, nous nous retrouvons sous les feux d'artifices. Doucement elle me dit après un baiser
 
- « Je n'aurais jamais cru que se marier avec quelqu'un, avoir un époux. Pouvait me procurer une telle joie... Je suis tellement heureuse de t'avoir approché dans le palais sanctuaire pour te crier dessus quand tu étais en pleine crise d’identité. Dés le premier jour, j'ai sentis que non seulement tu n'étais pas un vampire ordinaire, mais que tu n'étais pas un homme ordinaire. Qu'il y avait quelque chose en toi qui me plaisait, qui m'adoucissait doucement... Ton chemin vers moi a été plus long, mais je savais que tu arriverais au bout... Avoir conquis ton coeur est ma plus grande victoire.»
 
Plus tard, pendant que les festivités approchent de la fin pour les invités. Ma femme et moi regagnons mes quartiers. Nous nous embrassons langoureusement, puis l'ange me déshabille lentement avant que j'en fasse de même, toujours sous couvert de caresses et de baisers. Complètement nus, nous nous enlaçons et tombons doucement sur le lit avant d'unir nos passions et nos corps d'une façon intense comme on en avait jamais connu.


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