Chapitre 16: Réunion de famille
 
 
On me réveille, des démons viennent me chercher. Je me lève et les suis sans discuter. Je vais enfin découvrir un peu plus ce lieu. A notre arrivée, je découvre une grande salle éclairée aux torches, une salle de torture, je remarque sur la table mon épée et ma dague. Les démons me font enlever ma chemise et m’attache solidement. Ces chaines vont me compliquer la tâche on dirait.
Le cortège arrive, le trio, suivit de trois autres personnes que je n’avais encore jamais vues. Un drown aux cheveux et à la barbe brunes, il a une tenue de tissus et un manteau arrivant aux genoux marrons en piteux état et des bandages autour des pieds, une humaine aux longs cheveux noirs et aux yeux bleues, ça doit être une noble vu sa tenue noire du plus haut chic et sa fourrure autour du cou, sans parler des bijoux et enfin un monstre spécial, il est vêtu comme un guerrier, arrière bras et cuisses à découvert, c’est une immense créature. On dirait un homme avec un visage d’un animal avec une fourrure et peau bleues, est-ce un de ces fameux yétis dont les livres du palais sanctuaire parlaient ? C’est très probable, Raborin s’avance et lance un long discours les bras levés.
 
- « Les amis, bienvenus au nouveau spectacle. Nous allons pour votre plaisir soutirer des secrets à un vampire inconnu et pouvant être un paladin ! Mais commençons par présenter les nouveaux venus : Tramgor le yéti, champion de l’empire, Marcus le nécromancien, commandant de la troisième armée de l’empire et chef des nécromanciens et enfin, la belle Comtesse Elena Rénia, femme du comte Alexandre et leader de Morlaxine, commandant de la deuxième armée, une armée humaine, bien sûr. »

Je souligne- « On se croirait au théâtre, la torture serait-elle un art ? »

- « Oh, en effet, la torture est un art, l’art ultime ! La victime montre sa volonté et sa nature profonde ! On connait ses sentiments, son histoire et…. »

L’humaine intervient- « Commence de suite au lieu de trainer, Raborin ! Je suis là uniquement parce que c’est un ordre de l’empereur ! Il a voulu qu’on soit tous là pour vérifier les rumeurs ! »

- « Ne me coupe pas ! Tu n’es pas assez pur pour me parler ainsi, humaine ! »

Le drown tente de le calmer- « Mais la comtesse à raison. Nous sommes là pour vérifier les rumeurs, les autres informations ne demande pas notre présence au complet. »

- « D’abord l’humaine, puis le drown pouilleux. Décidément, vous voulez vraiment gâcher mon petit plaisir. Enfin, comme vous le voulez, commençons par mon fouet personnel. »

Je n’en crois pas mes yeux, ils s’engueulent comme de vieux compagnons. Le vampire prend un fouet, celui-ci semble être munis de petites lames tout le long, ça risque de faire mal.

- « Que le spectacle commence ! »

Je serre les dents et encaisse le premier coup de fouet, par la suite, je résiste sans crier, je me concentre sur Raborin, sur son mouvement, son expression, sa manière de faire. C’est un sadique, c’est l’évidence même ! Son geste est souple, harmonieux comme une danse, une chorégraphie de douleur et de cruauté. Son visage exprime un grand sourire et ses yeux sont grands ouverts par l’extase. Et je sens que ce n’est que l’échauffement, qu’après il se mettra à en rire ! Je n’imagine pas la suite, faut dire aussi je n’ai pas vraiment l’esprit à imaginer. Le fouet s’arrête, je peux enfin souffler, le vampire pur-sang me fixe du regard, il semble évaluer mes capacités.
 
- « Voilà pour l’échauffement, passons aux questions… Es-tu aux services des anges ou d’un de leurs alliés ? »

- « Non… Je ne suis au service de personne. »

- « Pourtant tu te bats contre nous. »

- « Parce que je l’ai choisi, comme Victor Griffes-de-l’ombre vous a choisis comme employeur, sans pour autant être soldat de l’empire. »

- « Donc tu n’as rien à nous offrir point de vue stratégique ? »

- « Je le crains… »

- « Nous verrons si tu dis la vérité, mais plus tard. Passons à la suite : d’où viens-tu ? »

- « Si je mens, je souffre, si je dis la vérité, tu ne me croiras pas et je souffre.  Bon, autant dire la vérité : je viens d’un autre monde ; j’ai été touché par un sortilège expérimental brut et me voilà, depuis je parcours ce continent pour le connaitre et choisir ma voie. »

 La comtesse se marre de bon cœur.
 
- « Cet homme est fou ou débile. On ne pourra jamais croire une histoire pareille ! »

Le yéti ricane- « Pure invention, comme si on allait croire que tu dis la vérité. »

Phen est songeur- « Pourtant… cela expliquerais la provenance de cette dague, elle a un style propre. »

Arios lève les épaules- « N’importe qui peut se personnaliser une dague Phen. Il n’a rien comme preuve. »

Raborin me parle- « Si tu n’as rien à ajouter dans dix secondes, je passe à la prochaine étape ! »

Je savais qu’ils ne me croiront pas. Pourtant les trolls m’ont bien cru, eux. Mais ici, Talssader est un ennemi. Réfléchis, quelle preuve peux-tu apporter… J’ai trouvé !
 
- « Je pense avoir quelque chose. Le druide et le nécromancien sont des utilisateurs de magie, ils peuvent donc, sentir la magie. »

- « En effet, et ? »

- « Il y a des années, j’ai été frappé par un sortilège qui m’a rendu amnésique, on l’a su en examinant les traces de magie en moi et la couleur de mes yeux en sont la marque. »

La comtesse semble répugnée- « C’est encore pire, un vagabond sans souvenir qui débarque dans notre monde et sème la pagaille. Comme c’est recherché ! »

- « Avant mon arrivé, auriez-vous cru qu’un vampire puisse avoir des pouvoirs de paladin ? »

- « … »

Le drown s’exprime- « Là, il vous tient, comtesse. Qu’en penses-tu, Raborin ? La couleur de ses yeux est-elle courante parmi les tiens ? »

Raborin est pensif- « Hmm, non, il y a bien certains qui ont les yeux jaunes, mais jamais comme ceux-là, et le contour noir, comme les loups. Je pense qu’on peut se donner la peine de vérifier. »

Le druide noir se tourne vers le nécromancien- « Alors allons-y Marcus, avec moi pour t’épauler, on trouvera trace de malédiction à coup sûr. »

- « On y va, on y va. »

Le duo s’approche et lève leurs bras. Une lumière orange apparait et je sens la magie en moi, comme le jour de mon arrivée au Bastion. J’ai peur, cela fait des années… et s’il ne reste rien ? Je n’y crois pas, mais je n‘exclus pas cette possibilité. La lumière disparait, le duo baisse les bras ils se regardent, songeurs.
 
Phen les interroge- « Alors ? »

L’humain répond- « Nous avons perçus une faible trace de magie en lui. »

le drown souligne- « Elle est vieille de plusieurs années, un novice ne l’aurait pas vu. »

- « Et ? »

Arios commence la conclusion- « Le trace est ancienne mais l’origine de cette magie semble encore plus vieille, des siècles peut être. »

Le nécromancien la termine- « Et par-dessus tout, on n’arrive pas à déterminer ce que c’est. C’est un type de sort inconnu en tout point. Il doit donc dire vrai. »
 
Je suis soulagé, non seulement ils peuvent sentir l’empreinte, mais aussi évaluer la date. Cela joue en ma faveur, Raborin réfléchit longuement, un petit sourire se dessine sur son visage.

- « Donc… On ne peut dire si c’est un sort d’amnésie… Et il reste la théorie que l’ennemi aurait planifié tout ceci pour essayer de nous troubler. »

Je me défend - « Prendre toutes ces années simplement pour ça… Qui invente des histoires là ? »

La comtesse est en colère- « Ne réponds pas, paysan ! »

- « Techniquement, je ne suis même pas sûr d’être un paysan à l’origine. »

- « Mais fais-le taire ! »

Raborin répond sèchement- « Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi. Mais il marque un point, ce genre d’idée n’a pas vraiment d’intérêt. Mais rien ne me dit qu’il dit vrai, seul la souffrance en jugera ! Personne ne ment sous la douleur parfaitement donnée ! »

Phen soupire- « Et le voilà reparti… »
 
Le vampire sourit à pleine dents tandis que le drown tourne le dos. L’humaine semble apprécié, étant donné la manière dont je l’ai contrarié. Les autres sont stoïques. Le bourreau sort un fer rouge et le dirige vers moi. La peur monte en moi puis la douleur intense de la brulure, j’ouvre la bouche et cri de douleur par la suite. Je sens il trace une ligne sur mon ventre avant d’appuyer un peu sur mon bras gauche. Il passe sur mon flanc droit, je hurle encore et lui ris, son regard, son visage, il est dément !

Il range le fer et sort du feu autre chose, un fouet étrange, la lanière est rougie par le feu. Raborin donne le premier coup sans tarder, ce coup est plus douloureux qu’au début, insupportable. Il enchaine les coups jusqu’à ce que le fouet ne me brule plus. Il me regarde, ayant des fous rires et moi sur le point de m’évanouir. Je respire lourdement, j’ai l’esprit et la vue brouillées… Je récupère un peu.

- « Ce fouet est enchanté de manière à ne jamais bruler, la lanière est donc intacte et brûlante…Toujours la même histoire ? »

- « Toujours…. »

- « Hmm, normalement, un nouveau torturé aurait déjà mentis pour ne plus souffrir. Mais je vois à ton regard que tu restes sincère et honnête. »

Arios pense à voix haute- « Donc aucune valeur pour l’ennemi. »

- « On peut donc en faire ce que l’on souhaite de lui. Mais avant il faut finir la mission et régler un dernier détail : d’où viens ton pouvoir de paladins ? »

- « Et bien… le jour où le vampire a voulu me chasser ; j’ai trouvé par hasard Izural, dans les sables du désert, et elle m’a béni, avant même que mon corps ait subis le changement de nature. L’un ne peut devenir l’autre, mais qu’arrive t'il à celui qui n’est aucun des deux s’il reçoit ces héritages en même temps ? Mon corps et ma volonté à choisis la préférence, c’est pourquoi je peux être paladin. Du moins, c’est la théorie de Talssader. »

- « Tu connais Talssader ? »

- « C’est lui qui m’a trouvé, après mon arrivé dans ce monde, que j’ai trouvé Izural et que le vampire soit mort. »

Marcus est perplexe- « Pourquoi ne pas avoir cité l’archange plus tôt ? »

- « Auriez-vous cru un ennemi comme témoin de mon arrivé ? »

L’ange confirme- « C’est juste. Qu’en penses-tu Raborin ? »
 
Il reste silencieux, le visage sérieux, comme s’il craint la vérité.

Tramgor s’inquiète- « Euh… Raborin ? Tout va bien ? »

- « Ce vampire… comment était-il et comment est-il mort ? »

- « Sur le moment je n’ai vraiment pas pu distinguer grands choses, juste qu’il était chauve et portait une hache de combat. Quant à sa mort, c’était au moment où l’épée a réagi, il y a eu une sorte d’onde de choc qui à frapper et brûler le vampire. »

- « Alors pourquoi n’as-tu pas Izural ? »

- « Je l’ai dit, j’explore ce monde. Je déciderais ce que je fais d’elle après en savoir assez, tout comme je déciderai que faire de mon héritage imposé. »

- « Tu mens… Ce vampire n’aurait jamais été tué si facilement. Jamais ! »

- « Il a été victime d’un événement imprévu, cela arrive à tous ! Et j’ai dit qu’il arrive que la proie se défends contre le prédateur. »

- « Ne parle pas de lui comme un animal ! »

- « Mais il est mort en voulant me vider de mon sang, comment puis-je en parler autrement ? »

Le vampire pur-sang prend le fer rouge et appuis fortement sur ma chair. Je hurle sous la douleur, c’est encore pire, plus intense que la dernière fois. Je suis à deux doigts de m’évanouir. Il s’arrête, son visage exprime de la rage et de la colère.

- « Ne parle pas de mon père ainsi ! Il n’est pas mort par ta faute et par accident ! »

Son père ? Mais alors, il s’agissait de Valdorin, non ? Je comprends sa motivation, j’ai tué son père.
 
Phen explique- « Les vampires peuvent donner naissance à d’autres vampires, mais ils peuvent aussi changer la nature d’un humain, faisant de lui un vampire. »

Arios enrichit- « Dans les deux cas, ils deviennent en quelque sorte des pères. »

Marcus simplifie les choses- « En sommes, vous êtes tous les deux des frères, où plutôt des demi-frères. »

Phen confirme- « Ce qui ne fais plus aucun doute. »
 
Le vampire pur-sang lâche le fer rouge et prends son premier fouet, il donne les coups très violement, à chaque coup, il hurle une partie de sa phrase.

- « CE ! BATARD ! N’EST ! PAS ! MON ! FRERE ! »

Phen saisit le bras du vampire - « Calme-toi Raborin, il a déjà atteint sa limite. Tu risques de le tuer. »

Elena semble s’en moquer- « Ce n’est pas un mal. »

Marcus dis avec affirmation- « « Ne le tuez pas » à préciser l’empereur. Hors, on est plutôt sur la bonne voie. »

Raborin se calme- « …… C’est parce vous insistez. Je m’occuperais de lui plus tard et je lui ferais dire la vérité. Que les démons le ramènent dans sa cellule, Tramgor, tu le surveilles. »

- « D’accord, mais il a intérêt à ne pas m’emmerder. »

La comtesse se retourne- « Cette affaire deviens personnelle, les ordres de l’empereur ont été exécutés. Je rentre dès demain à Morlaxine, pas question de trainer ici plus longtemps ! »

Arios l’accompagne- « Je viens avec vous Comtesse, je dois rentrer pour suivre l’un des projets de l’empire. »

Raborin marque un léger sourire- « Parfait, je serais moins dérangé pour la prochaine fois. »

Je sens qu’on me détache, mais je n’ai presque plus la force de marcher. On m’aide à me déplacer, puis on me jette dans ma cellule. Je reste à terre pour récupérer un peu de ma force et réfléchit à tout ceci. J’ai tué le père de Raborin et il est, en quelque sorte, mon frère. Même si j’ai perdus ma famille avec la mémoire, je ne suis pas assez désespéré pour accepter une famille pareille ! Cela fait un point en commun avec le vampire pur-sang, lui non plus ne le supportes pas. Etre le frère d’un bâtard qu’il méprise tant, l’assassin de son père qui plus est… Je sens que la douleur va empirer très prochainement… ça plus la faiblesse de la faim qui commence à venir, je ne vais pas tenir longtemps.

Récupérant un peu, je parviens à m’assoir et à reconnaitre mon nouveau gardien : Tramgor le yéti. Les livres disaient qu’ils vivent en ermite dans les montagnes, alors pourquoi est-il ici ? Je ne perdrais rien à le savoir.

- « Dites-moi, « Champion » … Que fait un yéti si loin des montagnes, aux côtés d’une grande armée ? »

- « Je dois te surveiller, rien ne m’oblige à te parler. »

- « Vous allez donc rester là dans le silence ? »

- « Je suis un yéti, j’ai comme tous les miens, vécus avec pour seul compagnon le souffle des blizzards. »

- « Un point pour vous, mais rien ne m’oblige à me taire… »

- « Mais si je ne peux te cogner, m’énerver ne ferais qu’empirer la torture ! »

- « Parce que tu crois que Raborin va être plus doux après tout ce qu’il a appris ? »

- « Un point pour toi… Très bien, je vais être bref et je vais te le dire qu’une fois. »

- « Alors vous écoutes et je ne vous couperais pas. »

- « C’est très simple : je suis le plus fort, et le plus fort doit être avec les conquérants pour mettre à terre les faibles, pas dans une grotte à gâcher sa force et son talent. C’est l’ordre des choses : les plus forts dominent et les faibles sont écrasés. J’ai donc rejoint l’empire, fait mes preuves dans les arènes et le champ de bataille, Shaktor lui-même a reconnus ma force en me faisant champion, titre qui me revient de droit. »
 
Sa vision du monde est des plus simples, mais en y pensant, c’est exactement la même vision d’Arios et l’ordre de Dhiosas : les forts avec les forts, les dieux avec les dieux et les justes avec les justes. Pour eux, il y a un choix très simple, juste ou méchant, fort ou faible, noble ou paysans, saint ou hérétique. Aucune place pour libre arbitre, ni pour le gris. Contrairement à Phen, qui lui vois les choses en gris, il veut soumettre le monde à un seul royaume pour préserver la paix et protéger les gens des horreurs de la guerre.

Quelqu’un entre, le yéti se lève, prêt à faire face. Très vite, on découvre qu’il ne s’agit que le comtesse Elena, suivit de deux serviteurs humains. Que fait une noble dirigeant une nation en ces lieux ?
 
- « Etes-vous égarée, Comtesse ? »

- « Imbécile, je veux parler au prisonnier. Alors ouvres la porte !»

- « D’accord, d’accord, je cède à ton caprice, mais attention : regarder et parler, mais pas toucher ! »

- « Ton humour est des plus misérables…. Bête bleue… »
 
La porte de ma cellule s’ouvre, je reste assis tandis que la femme s’approche et que le champion de place derrière moi. Je suis prêt à l’écouter, je vais peut-être connaitre sa vision des choses, même si je devine assez facilement.
 
- « Je viens faire preuve de clémence en te faisant une proposition. »

Tramgor est surpris- « Une offre ? En quel honneur ? Je pensais que tu aimais l’idée qu’il souffre entre les mains de notre ami… »

- « Ce n’est pas à toi que je parle ! Il est vrai qu’il s’est montré insolent, mais je dois avouer qu’il a de l’esprit pour un être perdu. Et puis, puisqu’il vient d’un autre monde, il est normal qu’il ignore tout de ma grande importance pour l’empire et de la valeur de mon sang. Nous sommes ceux qui ont fait de Morlaxine le plus grands des royaumes humains, et cela depuis des générations. Nous avons créé le culte qui sauveras les hommes de leurs tourments. »

Tramgor perds patience- « Abrège et dis-lui l’offre. »

- « Prends garde le colosse en peluche, tu as beau être un champion, l’empereur peut te remplacer. Voici l’offre : deviens mon serviteur personnel et je te libère des tourments de Raborin, tu as besoin d’éducation, bien entendue, mais une fois ceci fait, tu seras mon serviteur personnel, tu pourras admirer ma gloire et mon prestige pour le restant de ta vie. Et si tu es sage, peut être bien plus… »

Je ne m’attendais pas à une telle offre, devant cela, j’en suis étonné. Ma réaction est claire, je lève la tête, direction de Tramgor et je lui dis.

- « Dis Tramgor, je n’étais pas sûr à cause de la distance mais là il faut que tu me répondes : je deviens fou ou il y a un horrible épouvantail qui me parle ? »
 
Et là, le visage de la comtesse se fige sous le choc de ma réponse, tandis que le yéti ris de bon cœur, à en pleurer même. La femme prend un visage de colère et de rage.

- « Comment oses-tu m’insulter, insecte ? »

- « Voulez que je recommence pour que vous compreniez mieux ? »

- « Je t’offre une vie aux cotés des plus grands et la chance de t’épargner la souffrance du pire des bourreaux, de quel droit pense-tu pouvoir me rejeter ? »

- « Celui de l’homme libre… »

- « La liberté ? Ah ! Elle t’a bien été utile, ta liberté, regarde où tu te trouves grâce à elle ! »

- « C’est vrai, mais si un choix ne se composait que d’une bonne option et d’une mauvaise option. Alors ce ne serait pas de la liberté, car nous serions esclave de nos bons choix ou alors de nos mauvais choix si nous voulons ne pas faire comme tout le monde. Je ne suis aucun des deux. »

- « Tramgor fait le taire avant que je ne lui coupe la langue ! »

- « Hors de question ! C’est à Raborin que viens l’honneur de le faire souffrir, et puis je le trouve sympa, moi. J’aurais de la peine à le tabasser alors qu’il est sans défense… »

- « Mais pourquoi tu as un cœur que quand cela me contrarie ? »

- « Parce qu’il en a fait le choix. »

- « Voilà, tout simplement. »

La comtesse ne dits plus rien, puis ne s’en va en repoussant violement ses serviteurs, qui la suivent au pas de course.  Le yéti sort de ma cellule et referme la porte en souriant. Il se rassoit à me dit.
 
- « Je te remercie, petit vampire. Je ne me suis pas amusé depuis un bout de temps. Tu as du cran, je n’en attendais pas moins de celui qui à tuer le chasseur de prime griffes-de-l’ombre. »

- « Et merci d’avoir protégé ma langue. »

- « Comment ferait tu pour me faire rire sans ? Repose toi petit vampire, demain sera ton entrée aux enfers. »
 
Je fais ce qu’il dit et me couche, finalement il est un peu sympathique. Quelle journée, une réunion de famille pareille, ça ne s’oubliera pas. Mais ce qui m’a surpris, c’est ma réponse devant la comtesse. Comment je sais tout cela ? C’était comme une leçon ou un souvenir qui me revenaient d’un coup. Amusant, c’est dans un autre monde que je me retrouve.

http://thiodar.wifeo.com/chapitre-17-lennemi-sympathique.php



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