Chapitre 17: L'ennemi sympathique
 
 
Cela fait maintenant trois jours que je suis ici, subissant les tortures de Raborin pour me faire dire la vérité qu’il veut entendre. Mais je ne suis pas un bon menteur, donc je ne peux que lui dire la vérité… Notre entêtement me fait pourtant mal, même après les tortures, la douleur reste pour un bon moment. Tramgor est parti à son tour, il ne reste plus que Raborin, Phen et Marcus. J’essaie de tenir bon, mais je me sens faible, cela fait trois jours que je ne me suis pas nourris, hors de question de boire du sang humain, même si c’est pour mieux tenir face à la torture, la faim me tente, mais je tiens bon malgré tout.

Les démons viennent me chercher et m’attachent comme d’habitude. Raborin et avec Marcus, le vampire pur-sang semble plus sérieux, réfléchit il a une torture inédite ? Quel honneur ! Il se tourne vers moi.

- « On me dit que tu te laisses mourir de faim, gâchant le sang humain… Inutile de me le dire pourquoi, je commence à bien te connaitre. Tu refuses de boire le sang de ton ancienne race ou tu considères que les races aussi douées que les humains, comme les nains ou les elfes ne sont pas du simple bétail. « Je ne veux pas être un « monstre », ni une « bête » … »  Me suis-je trompé ?»

- « Aucunement, et si j’ai raison, moi aussi, vous pensez que j’ai faux. »

- « Exactement, mais je ne peux t’en vouloir dans le fond, après tout, tu es vampire depuis peu. Tu ne sais rien du gout du sang humain, et ne te rends pas compte que tu es un demi-dieu, si les humains sont au-dessus des bêtes, les dieux sont aux dessus des hommes, pourquoi le renier ? »

- « Je ne suis qu'une âme perdue ayant besoin d’un guide. Je comprends ce que tu veux dire. »

- « Alors ne perdons pas de temps, et bois. »

Il me tend une écuelle de sang, il veut me faire changer d’avis.

- « J’ai dit que je comprenais, je n’ai jamais dit que j’étais d’accord avec toi, Raborin ! Jamais je n’en boirais. »
 
Il fait un sourire, un sourire malsain et troque l’écuelle contre un outil de torture.

- « J’espérais que tu dirais cela, tant mieux ! Je vais pouvoir jouer encore un peu. »
 
Il me hait plus que tout, il veut me briser avant toute chose ! Le temps se perds, j’ai l’impression de souffrir depuis une éternité, je n’ai même plus la force de crier. Mais tout ceci fini par se terminer, on me détache, je tombe et essais de me relever. Un démon me propose l’écuelle, souffre ou bois… Un choix très simple, on me soulève et le sang s’approche de moi. Dans un ultime effort, je donne un coup de pied et fait renversé l’écuelle avant de recevoir un coup de poing dans l’estomac. Le vampire s’approche de moi, avec quelque chose en main.
 
- « Le pauvre est en plein délire… j’ai peut-être été trop loin. Je n’ai même pas pensé à soigner ses plaies, je vais corriger cela et éviter l’infection. »
 
Dès qu’il pose la main sur mes plaies, je hurle de douleur ! Ce monstre à utiliser du sel. Tout de suite après, on me traine dans ma cellule et on m’y enferme. J’essaie de me reposer… aujourd’hui, c’est l’elfe noir qui me surveille. Je rassemble mes forces pour approcher et essais de lui parler.
 
- « Alors… tu as aimé le spectacle ? »
 
Le drown se tourne vers moi.
 
- « Pas le moins du monde… Non, en fait, j’ai horreur de ça. Mais les ordres de l’empereur sont clairs. Et puis, tu as tué son père. »

- « Les gens dont Raborin a tué leur père, ils ne comptent pas peut être ? Pourquoi tu cherches à le défendre ? »

- « Parce que c’est un ami. »

- « Un ami ? Et en quoi ? Qu’a t’il fait pour toi ? »

- « Lui comme l’empire m’a accepté tel que je suis. »
 
Alors là, je ne comprends pas. Pourquoi un drown serait-il seul ?
 
- « Mais tu as toujours un peuple, non ? »

- « C’est pourtant ce peuple qui m’a rejeté le premier. »

- « Parce qu’il ne comprenait pas que tu étais un être à part ? »

- « Non, parce qu’ils avaient peur. Je suis un nécromancien, un maitre de la mort. Les corps de ne sont que des supports, pourquoi ne pas s’en servir pour protéger les autres ? J’ai un don, je l’utilise sans efforts. Ils trouvent cela trop affreux, alors ils m’ont chassé. Je voulais protéger les miens. »

- « Mais où que tu ailles, ton rêve était brisé, car les nécromanciens sont des parias… »

- « Oui, et puis je me suis tourné vers Shaktor. »

- « Evidement, tu es un bon pion. »

- « Peut-être, mais au moins, ils me haïssent pas et je ne suis plus seul. Je n’ai rien contre les autres, mais j’ai une dette envers l’empire. »

- « Une vie éternelle et solitaire… un mélange insupportable… Maintenant que j’y pense, tu es peut-être le seul que je ne voudrais pas à devoir faire du mal. »

- « Moi non plus, je ne veux du mal à personne, mais c’est ainsi qu’est la guerre. »

- « En effet… »
 
Je m’éloigne et me repose, finalement tout n’est pas félonie et perversité dans l’empire. Il y a aussi des gens brisés, comme Marcus, qui veulent simplement avoir un foyer ou ne plus être seul. Cela me rappelle les motivations de Pierre et d’Anathork, simples et humbles. Mais l’empire reste tout de même un camp que je ne choisirais jamais.

 
http://thiodar.wifeo.com/chapitre-18-souffrance.php

 



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