Chapitre 15: le vampire pur sang et la vampire bâtard
Cela fait deux jours que je n’ai pas quitté ma cellule et je n’ai rien mangé, ni bu. Le sang qu’on me donne à une odeur que je n’ai jamais sentie… mais il y a quelque chose de similaire avec l’odeur de mon propre sang. Mon instinct me dit de ne pas en boire, c'est peut-être du sang humain. Contre toute attente, je résiste plutôt bien à la tentation. Peut-être est-ce comme les drogues et la pipe, les plus résistants sont ceux qui n’y ont jamais gouté.
Le crépuscule est visible depuis la fenêtre de ma cellule. La couleur rouge du ciel est le seul aspect qui ne soit pas triste dans cette cellule. Et puis le bruit d’une porte, des pas, Phen et Arios sont de retour, avec un troisième gars, il porte une longue cape noire à capuche, impossible de voir son visage.
- « Je croyais que la torture est pour demain, Phen. »
- « Je sais, mais un de nos amis à voulu te voir avant la séance… »
Une nouvelle voix retentie -« En effet »
Le troisième type enlève sa capuche, c’est un vampire ! Il a le même teint et oreilles que moi, mais il a les yeux d’un vert étrange, comme des émeraudes et ses cheveux arrivant jusqu’au épaules sont rouge sang, ses sourcils sont noirs comme moi.
- « Je suis Raborin Jaranus, fils de Valdorin, général de l’empire, représentant de ma noble race, grand maitre de l'ombre de l'empereur et commandant de la première armée. »
- « Enchanté, moi je suis juste Thiodar. »
- « Personne ne se résume juste à un nom. Alors réponds clairement à mes questions ou la torture risque d’être avancé ! Premièrement, pourquoi avoir fuis l’empire ?»
Il s’approche dangereusement de moi. Autant ne pas le mettre en colère. Après tout, je ne sais rien qui puisse mettre en dangers quelqu’un.
- « Je n’ai jamais mis les pieds dans l’empire. Tous mes instants dans ce monde, du début jusqu'à maintenant se sont déroulés dans cette partie du continent. »
Vrai, même si je viens d’un autre monde, je n’ai pas encore exploré l’autre côté du désert. Mais le vampire semble être irrité.
- « Ne te moque pas de moi ! Aucun vampire n’aurait pu naitre ici ! »
Arios interviens- « Tous les vampires ne naissent pas, Raborin. »
Phen argumente- « Tu vois bien que c’est un converti. »
Il se calme, il réfléchit puis me regarde.
- « Est-ce exact ? »
- « Oui, on m’a volé mon humanité. J’étais un humain il n’y a pas si longtemps. »
- « Et pourquoi un vampire aurait convertit un vagabond ? »
- « Je n’ai jamais dit que c’était volontaire. Quand le chasseur mord le gibier, il faut s’attendre à ce qu’il se débatte. »
Raborin est sans voix, il se met à réfléchir sérieusement. Il marmonne quelque chose, aurait-il deviner que le vampire est mort ? Il me fixe, puis regarde aux alentours et remarque l’écuelle remplis de sang. Il m’adresse une fois de plus la parole.
- « Encore une chose : pourquoi tu ne te nourris pas ? Il te faudra des forces pour notre séance de premier ordre ! »
- « C’est du sang humain, n’est-ce pas ? »
- « Evidemment ! »
- « Mon humanité m’a été arraché ! Je tiens à garder le morceau qui me reste. Et hors de question de boire le sang de ceux qui ont été les miens ! »
- « Aaah, un non initié. Pas étonnant qu'il soit aussi perdu, tu n’as pas encore gouté au nectar. Tu verras, la faim remédie à ce genre de caprice. »
- « Je ne céderais pas ! Je ne suis pas un fauve qui ne pense qu’à l’instinct, j’ai une volonté. »
Il me donne un coup de poing dans l’estomac, je tombe genoux, bras sur le ventre. Il fait demi-tour et s’en va en me disant.
- « Voilà pourquoi je hais les batards comme toi ! Ils sont ingrats envers le don qu’on leur offre et ne savent rien de notre héritage pur ! Vous êtes la honte de notre noble race. Je vais m’amuser demain, sois en certains ! Arios, surveilles pour ce soir ! »
- « Mon tour de surveiller le chien errant, hein ? Bon, c’est bien parce que c’est toi. »
Raborin et Phen s’en vont, au tour du druide noir d’être mon gardien. La douleur passant rapidement, je décide d’en apprendre plus sur lui, comme j’en ai appris plus sur Phen.
- « Dite moi, « druide noir », les forêts et la nature ne vous manques t’elles pas en ces murs de pierres froides ? »
- « Pfa ! On croirait un des miens ! Je suis bien content d’être partis !»
- « En quelque sorte oui. Mais moi, j’ai toujours su la vérité, Phen a été plus lent. Les druides possèdent un pouvoir sur la nature, ils croient tous que ces pouvoirs ont été donnés pour aider la nature et en prendre soins. Ils se soumettent à l’invisible ! »
- « Et vous ? N’utiliser vous pas vos pouvoirs pour prendre soins de la nature dans l’empire. »
- « Le fermier prends soins de ces bêtes par intérêts, une plante, comme un animal, est inutile si elle est faible et affamée. »
- « Alors qu’est-ce qu’un druide selon vous ? »
- « Comme si ça t’intéresse ! »
- « La vérité est complexe, il faut voir tous les points de vue. »
- « Comme tu voudras. Les druides pensent être les serviteurs de la nature et que nous avons ces pouvoirs en échange de nos services. Moi je sais que nous sommes des élus ! Des êtres supérieurs capables de soumettre la nature, c’est la nature notre serviteur ! Pas l’inverse ! »
- « Comme un dieu et ses créations et fidèles. »
- « Exactement, j’ai compris dès la première fois que j’ai usé de mes pouvoirs ! Et je me suis tourné vers l’empire car je savais que j’y aurais ma place, qu’on aurait besoin de moi. »
- « C’est une vision intéressante, vieil homme. Tu as choisi ta voie en méditant au-delà de ton enseignement et tu as réfléchit par toi-même sur le sens d’être un druide. Je dois te reconnaitre ça. »
- « Merci, c’est agréable de ne pas entendre des stupidités comme « traitre » ou « fou ». Dors maintenant ! »
Je m’exécute, la torture risque d’être pénible, et je dois garder un minimum de force. Arios est un illuminé, comme Phen, il a l’ambition de suivre sa propre voie. Ce Raborin me surprend, on croirait que les vampires sont une lignée de rois si on l’écoute ! Enfin, reposons-nous.
