XXXVIII. Justice et Vengance
 
 
La caravane a poursuis sa route durant trois jours avant d’atteindre le premier village de Tol'wasso. Nos routes allaient se séparer une fois que Baobus aurait finit de livrer sa cargaison. La barde s’approche du chef du village tandis que ses hommes descendent les caisses.
 
-« Ah, Leinonus, ravis de vous revoir. Merci pour ces cristaux de serment, mais je crains qu’ils nous seront inutiles pour le moment. »

-« Pourquoi donc ? Les bandits ont-ils peur d’être honnêtes ?»

Je demande-« Des bandits ? Quelqu’un peut m’expliquer ? »

-« Oh, le célèbre Thiodar est parmi vous ? Et bien, l’une de vos actions a été de recruter des bandits comme miliciens de village. Depuis, les villages qui se procurent des cristaux de serment, proposent la même chose aux bandits proches. Mais dans la région, un clan de bandit qui abrite un des plus grands repaires du continent, fait pression sur les autres. Et ils ne sont pas aussi bien formés que des soldats pour leur tenir tête, sans compter qu’il n’y a pas assez de maitre d’armes pour chaque ville et village. »

Le barde annonce-« Alors, La paladin vampire et ses amis vont leurs faire goûter au pouvoir de l’amour ! »

Je suis songeur-« Bien entendu, mais ce ne sera pas suffisant. Un jour ou l’autre une autre menace viendra…. Hmmm Lorsque nous nous serons occupés de ce repaire, dites aux bandits qui veulent s’engager que moi et mes amis iront dans les villages qui recrutent pour les entrainer. »

le chef du village répond-« Ma foi, c’est une excellente idée, mieux préparer au combat, ils n’auront plus rien à craindre, si ce n’est de l’empire. Mais heureusement, nos soldats le tiennent loin de nous. »

-« Poursuivez vos affaires, je vais cherchez mes amis et nous vous attendrons devant  la forge pour que vous nous montriez le chemin. »

Je pars de suite retrouver mes amis et leur explique la situation devant la forge.
 
Amalia réfléchit-« L’un des trois repaires de bandits, c’est vrai qu’il pose soucis, mais avec l’empire, les armées n’ont pas vraiment les moyens de s’en occuper. »

Mathius bonde le torse-« On a fait bien plus difficile, ce sera vite fait ! »

Aymerix souligne-« Si nous agissons de nuit et discrètement, ce sera encore plus facile

Kelvir smelbe contre-« Mais si on commence à régler les petits soucis, les gens vont devenir dépendants de nous. Et ce vraiment leur rendre service ? »

Je lui réponds-« C’est pour cela que je vous demande de m’aider a former les volontaires qui viendront peu après. Si on les entraine, ils pourront se débrouiller eux même. »

Amalia sourit-« Ce n’est pas bête, si on s’attribue chacun un village ou deux, le problème sera résolu en peu de temps. »

Kalissor interviens-« Alors commençons notre première bonne action dans ce pays par les bandits. Ça pourrait aussi donner au peuple suffisamment confiance en nous pour nos laisser combattre les démons à leurs cotés.»

Le chef du village arrive et nous explique comment se rendre chez ces criminels, il a aussi fournis à la demande d’Aymerix, deux arcs et des flèches. Plus tard, dans la nuit, nous arrivons tout près de notre but. Ce repaire est fait d’une grande maison de bois, de deux cabanes plus petites, le tout entouré d’une palissade de bois, dont la porte est fermée, renforcée de deux petites tours de bois et enfin éclairée de quelques torches. C’est plutôt petit, mais le chef du village a dit qu’ils logent serrés.

Amalia et moi prenons les arcs tandis qu’Aymerix s’approche silencieusement de la palissade. Kelvir utilise ses pouvoirs de glace pour éteindre les torches une a une. Aymerix grimpe et assassine le premier garde de la palissade, puis passe au suivant. Nous le couvrons de nos flèches après avoir abattus les gardes des tours et en visant ceux qui remarquent quelque chose. Une fois la palissade nettoyée, je pose l’arc et donne les flèches restantes a Amalia avant de rejoindre la palissade avec la corde. En faisant un grand bond, j’attrape la main de mon ami qui me tire. Une fois en haut, je lance la corde aux autres.

Nous sommes tous là, réfléchissant à la suite du plan. Kelvir pense faire écrouler les tours sur les cabanes s’il gèle les fondations ensuite Mathius et Kalissor frapperaient un bon coup. Aymerix demande que faire de ceux de la maison ? Kalissor suggère de gelé le sol juste devant l’entrée avant de faire tomber les tours. C'est des très bonnes idées, nous les appliquons sans tarder.

Une fois tout en place, Mathius et Kalissor frappe au signal d’Aymerix et les tours s’écroulent avec violence sur les cabanes. Le vacarme et les cris des survivants finissent par réveiller le troisième bâtiment. Les bandits sortent avec leurs armes et glissent sur la glace. Kelvir poursuit en gelant les membres contre le sol pour les bloquer. Les suivants qui ont compris le piège reçoivent les flèches d’Amalia. Il restait six survivants, un pour chacun de nous.

L’adversaire me faisant face est un sauriale armé d’une lourde masse, pour ma part, je reste à mains nues. J’évite le coup en m’abaissant et donne un coup de poing en plein ventre. L’ennemi recroquevillé,  j’enchaine avec un coup de genou au visage, et je finit par tracer un arc de cercle avec ma jambe droite qui met à terre le sauriale. Je l’attache et regarde les autres se battre. Mathius fait face à un lancier, il attrape le manche et donne un coup de tête qui fait tomber en arrière son ennemi. Amalia et Aymerix donnent un coup chacun et leurs adversaires qui se cognent l’un contre l’autre avant de se faire désarmer par mes deux compagnons. Kelvir attaque un nain avec une hache, il pare son attaque avec sa masse d’arme et lance un sort de foudre qui le met hors jeu. Enfin Kalissor, qui se bat avec une certaine rage contre un homme avec une épée. Le jeune homme dévie l’attaque, bloque la suivante avec son bouclier tout en bougeant et donne un coup de pied au pli du genou. L’homme tombe à  genoux, il reçoit un coup de bouclier au visage et Kalissor plonge sur lui.  A terre, il est sur le point d’abattre son marteau sur le bandit.
 
Je dois intervenir-« Kalissor, non ! Il est vaincu, tu n’as plus à le tuer. »

-« Mais Père… C’est lui….. C’est l’un de ceux qui ont trahis mes parents et m’ont abandonné ! »

Le bandit semble confirmer-« Mais oui, tu es le gosse pleurnichard qui s’est caché dans la foret de Nemeor !»

Mon fils enrage-« Toi, fait bien attention a ce que tu va dire. »

-« J’avoue que tu as bien changé et ton envie de me tuer est des plus légitimes. Ecoute, ce n’est pas à moi te dire ça, même par envie de vivre. Mais ne confonds pas le courage et la rage. »

-« Ah bon ? Tu ne va plutôt me tenter en disant « Sois un homme gamin, vas-y frappe ! »

-« Tuer ne fait pas un homme seulement un meurtrier ou survivant. »

-« Alors tu avoues sans détours ce que tu es….»

-« J’assume mes choix, c’est la vie que j’ai choisis et j’en assume les conséquences. Mais toi, vas-tu l’assumer ? »

-« Sache que j’ai déjà tué ! »

-« Pour survivre, et ce fut dur, n’est ce pas ? Alors imagine ce que tu vas ressentir en tuant en ayant le choix ? Vas-tu pouvoir supporter ce poids ? Crois moi, il est plutôt lourd.»

-« Tais- toi ! Tu as pris mes parents et laissé leurs corps aux loups, je ne fais que justice ! »

J'interviens encore, je dois apaiser mon fils-« Kalissor… Je ne peux pas prétendre connaitre ce que tu ressens à cet instant. Mais tu n’as pas a vengé tes parents de cette manière. »

-« Cet homme ne laisse aucune chance de vivre à ses victimes ! Pourquoi je le ferais ?»

-« Parce que tu n’es pas comme lui. Tu es quelqu’un d’autre que lui… de meilleur que lui. Alors n’agis pas comme il le ferait. Souviens toi ce à quoi tu aspires. Ne laisse surtout pas le moment de la mort de tes parents te faire oublier ce qu’il y a eu avant. »

Il hésite, et puis Kalissor hurle et abat son marteau avec toute la force que sa rage lui confie… L’arme s’enfonce profondément dans un bruit sourd. Recouvrant son calme et respirant lourdement, il sort l’arme contondante de la terre à coté de la tête effrayée et soulagée du bandit. Le jeune homme se lève et se dirige vers moi. Je place mes mains sur ses épaules légèrement tremblantes.
 
-« C’est bien Kalissor… Tout va bien aller maintenant… »

Mes amis s’occupent des bandits survivants et ouvrent la marche. Moi et Kalissor sommes tout à l’arrière du groupe. Son regard dit qu’il est libéré d’un lourd poids mais surtout qu’il a la conviction d’avoir fait le bon choix. Sa conviction, pas la mienne. Entre la justice et la vengeance, il a choisis. C’était un court mais terrible moment pour lui. Cette attaque n’a pas été aussi simple finalement, mais mon fils en est sorti grandit et je sens que ses vrais parents seraient fier de lui, comme moi je le suis.

http://thiodar.wifeo.com/chapitre-38-devenir-un-paladin.php

 



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